Amsterdam

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Amsterdam. Ville de Hollande et centre principal du commerce de ce pays : elle est située au fond du golfe du Zuyderzée, sur la côte méridionale de l’embranchement auquel sa forme a fait donner le nom de l’Y. La ville est traversée par l’Amstel, petite rivière, à laquelle elle doit son nom : on prononçait autrefois Amsteldam.

Amsterdam n’était, au treizième siècle, qu’un petit village, habité par des pécheurs. Son nom se trouve pour la première fois dans un acte du comte Floris de Hollande, daté de 1275, qui l’exempte de quelques taxes. En 1296, ayant été saccagée, à cause de la part que Guysbert d’Amstel, son seigneur, avait prise au meurtre de Floris, elle passa sous la domination des comtes de Hollande, et son commerce commença à s’établir. Sa prospérité se développa rapidement. Devenue libre, tandis qu’Anvers était encore sons le joug espagnol, Amsterdam vit venir à elle tout le commerce du monde, qu’Anvers avait possédé jusque-là. Il fallut agrandir l’enceinte et construire une nouvelle ville à l’occident de l’ancienne. Amsterdam, ainsi doublée en 1585, s’agrandit encore en 1593, 1612 et 1658. En 1622, on y comptait déjà 100,000 habitants.

Mais Amsterdam avait une redoutable voisine, à qui sa puissance fit ombrage. En 1587, Leicester cherche à s’en emparer par trahison ; et Guillaume II l’attaqua en 1650. Les deux tentatives échouèrent. Telle était alors l’influence d’Amsterdam, que le crédit de ses bourgmestres contre-balançait aux états-généraux celui du stathouder lui-même. Cependant, en 1655, la guerre avec l’Angleterre et la prépondérance décidée de celle-ci sur les mers causèrent une crise dans les destinées de la ville hollandaise : le commerce se ralentit, 4,000 maisons furent abandonnées ; mais, depuis elle se releva brillamment, et tint un haut rang pendant tout le dix-huitième siècle. En 1806, Louis Bonaparte devint roi de Hollande : toutes les puissances ennemies de la France devinrent les ennemies du nouveau royaume. En vain,, Louis voulut combattre celte influence dangereuse en y transportant le siège de son gouvernement. L’adjonction d’Amsterdam à la France, en 1810, remit ses affaires en souffrance, et elle ne fit que languir jusqu’en 1813. Depuis cette époque elle a repris son ancienne position ; les capitaux y ont afflué de nouveau ; et elle forme encore le centre le plus actif et le plus opulent de la Hollande.

Amsterdam renferme 26,380 maisons, bâties sur pilotis et bien alignées ; elle est traversée par un grand nombre de canaux, bordés de quais, qui communiquent entre eux par 280 ponts. Elle compte 45 églises de différentes confessions, et 5 synagogues. On remarque, parmi les monuments, le magnifique hôtel de ville, construit sur 13,659 pilotis, et orné de fort belles sculptures ; il a été commence, par Jacques van Kampen, en 1648, achevé en 1655, et a servi de résidence à Louis Bonaparte ; la bourse, le palais de l’amirauté, les hôpitaux, les arsenaux, les chantiers. Il y a à Amsterdam une académie, plusieurs sociétés savantes, plusieurs bibliothèques, trois théâtres, français, hollandais et allemand, un jardin botanique, une école de navigation, et plusieurs sociétés de bienfaisance.

Cette ville fait, comme nous l’avons dit, un commerce immense : elle communique très facilement avec le milieu du continent par la navigation intérieure. Les approches de son port étaient rendues incommodes par les bancs de sable qui encombrent le Zuyderzée ; mais la construction du canal du Helder, récemment achevé, rend les arrivages bien plus faciles. Les denrées de l’Amérique et de l’Inde trouvent dans la ville hollandaise un grand entrepôt. Les principaux objets d’importation sont les tabacs, les cuirs, le riz, le lin et les grains. Amsterdam renferme des manufactures considérables, des blanchisseries, des filatures, des fabriques de calicots et d’indiennes, des raffineries de sucre, une fonderie de canons et des chantiers. Les ouvriers pour la taille des pierres fines y sont très habiles.

Le séjour d’Amsterdam n’est pas sans offrir aux étrangers quelques désagréments, dont les principaux sont l’humidité de l’air et la presque impossibilité dose procurer de l’eau potable.

La population, qui en 1814 était de 180,000 âmes, était en 1830 de 202,364 ; sur ce nombre on comptait 90,332 hommes et 112,032 femmes.