Antarctique

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Antarctique, terme d’astronomie employé pour qualifier le pôle austral et le cercle polaire correspondant. On a cru pendant longtemps qu’il n’y avait pas de terre habitable sous la zone antarctique. Cook s’approcha du pôle jusqu’au 60e degré, mais il fut repoussé par des masses de glace et des tempêtes. Un pêcheur de baleines découvrit, en 1820, vers le sud du cap Hora, sous la latitude du 61e degré, une île de 200 milles anglais de longueur, qu’il nomma la Nouvelle-Shetland. Le Russe Bellinghausen et l’Anglais Ross poussèrent encore plus près du pôle Antarctique. La pêche de la baleine attira un plus grand nombre de bâtiments dans ces régions. En 1831 et 1833 on signala des indices de terres au sud de l’océan Indien. En 1838, une compagnie d’armateurs de Londres, à la tète de laquelle était placé Charles Enderby, négociant entreprenant, équipa une petite flottille destinée à faire la pêche dans les eaux antarctiques et composée de deux navires, l’Éliza Scott, capitaine Balleny, et la Sabina, capitaine Freeman ; elle devait d’abord se diriger vers la Nouvelle-Zélande, puis vers la terre d’Enderby, découverte en 1831. Le 9 février 1839 cette expédition découvrit, par 66° de latitude sud et 164° de longitude est, trois îles qui reçurent le nom d’îles de Balleny, et le 3 mars suivant, par 65° de latitude sud et 116°-180° de longitude est, la terre de Sabina. L’expédition américaine de découvertes commandée par le lieutenant Wilkes et l’expédition française aux ordres du capitaine Dumont d’Urville donnèrent, en 1840, le tracé précis de ces côtes depuis 92° jusqu’à 154° de latitude sud, tantôt au nord, tantôt au sud du cercle polaire, et qui sur quelques cartes sont désignées sous le nom de terres de Wilkes. Elles ont en outre prouvé que ces terres se lient à celles qui ont été découvertes par Balleny, et que cette masse se prolonge jusqu’à 180° de longitude est. Or, comme il semble y avoir tout lieu de penser que la terre de Wilkes se prolonge au delà de la terre de Kemp, découverte en 1833, jusqu’à la terre d’Enderby, sous 50° de longitude ouest, on peut dire qu’une étendue de côtes d’environ 800 myriamètres de longueur existe dans ces latitudes, et que, suivant toute probabilité, elle se lie aux découvertes antérieures. On peut donc conjecturer qu’il existe au dedans du cercle polaire antarctique un immense continent. Les Américains et les Français s’en disputent la découverte ; les navigateurs. envoyés en exploration dans ces parages par le gouvernement des États-Unis signalèrent la terre le 19 janvier 1841, par 154° 27’ de longitude orientale ; Dumont d’Urville, commandant l’expédition française, ne la signala que deux jours plus tard, beaucoup plus à l’ouest, c’esta-direpar 140° 41’, de longitude orientale. Ce navigateur donna à cette terre le nom d’Adélie, en l’honneur de sa femme : il n’y resta que dix jours, et parvint jusqu’au 130e degré de longitude est ; Wilkes, le commandant de l’expédition américaine, croisa dans ces parages inhospitaliers pendant quatre semaines consécutives, et s’avança jusqu’au 97e degré de longitude orientale.