Alliage

  • Encyclopédie de famille

Alliage. Quand deux ou plusieurs métaux sont combinés ensemble, ils forment un composé qui porte le nom d’alliage. On donne le nom spécial d’amalgames aux alliages dans lesquels il entre du mercure. La plupart des alliages peuvent être obtenus en fondant ensemble les métaux qui les composent ; mais dans quelques cas des difficultés se présentent, soit par le peu d’affinité de ces corps les uns pour les autres, soit par leur grande différence de fusibilité, soit par celle de leur densité. Sous ce dernier rapport, il arrive même souvent que l’alliage étant complètement opéré lorsqu’on le coule, ou qu’on le laisse refroidir dans les vases où il a été préparé, il se sépare en plusieurs couches, qui renferment des proportions très différentes des métaux qui le composent ; ce qui offre fréquemment des inconvénients très graves, auxquels on ne peut obvier que par beaucoup de précautions.

Le point de fusion des alliages est souvent très différent de celui des métaux qu’ils contiennent: 1° un alliage est toujours plus fusible que le métal le moins fusible qui entre dans sa composition ; 2° dans le cas où les deux métaux constituants se fondent à des températures à peu près égales, l’alliage entre en fusion plus facilement que le métal le plus fusible. Les métaux, en se combinant ensemble, produisent quelquefois un degré de froid considérable : ainsi, en mêlant 118 parties d’étain et 201 de plomb, tous les deux en limaille, 284 de bismuth en poudre fine, et 1616 de mercure, à une température de 18°, la température s’abaisse jusqu’à 10° au-dessous de zéro.

L’emploi des alliages est extrêmement étendu, et on peut affirmer que les métaux ne sont jamais employés à l’état de pureté absolue, parce que chaque fabrication spéciale exige des qualités différentes ; pour les timbres et les cloches il faut un métal très sonore, et au contraire un métal très dense pour les bouches à feu et les statues ; sans les alliages on n’aurait pas les soudures indispensables à tant d’usages ; le plomb n’acquerrait pas la dureté nécessaire pour résister à une forte pression sous la forme de caractères d’imprimerie ; sans les alliages, enfin, les monnaies d’or et d’argent s’useraient trop vite, et seraient pour la cupidité un appât plus dangereux. Les alliages donnent le laiton, le bronze, le chrysocale, le similor, le maillechort, les diamants de Fahlun, le britannia, le bronze d’aluminium, etc., etc.

Les alliages fusibles sont tous formés par l’union du bismuth, du plomb et de l’étain. Le bismuth fond à 256° du thermomètre centigrade, le plomb à 260, et l’étain à 210 : quand on allie ensemble 8 du premier, 5 de plomb et 3 d’étain, on obtient un composé qui fond à 90° environ : c’est l’alliage de Darcet ou de Rose. Cette facile fusibilité permet de le faire servir à différents usages importants. On l’emploie pour clicher des médailles et couler des figures qui peuvent avoir une grande perfection. Les dentistes s’en servent avec avantage pour plomber les dents cariées. On se sert quelquefois aussi de cuillers à café fabriquées avec cet alliage pour attraper des personnes, qui sont surprises demies voir se fondre dans leur main lorsqu’elles veulent remuer leur thé ou leur café. Cet alliage, composé d’autres proportions, sert à fabriquer les rondelles fusibles pour les machines à vapeur. L’alliage de Newton est composé de 5 parties de bismuth, 2 de plomb, et 3 d’étain. Il fond vers 100° centigrade. Une petite addition de mercure rend l’alliage de Darcet fusible à 55° cent.