Inquisition

  • Histoire religieuse
  • Encyclopédie moderne

Inquisition. Si l’on en croit le père Macedo, qui publiait, en 1676 et à Padoue, le panégyrique du tribunal de la foi, « l’inquisition fut, en principe, fondée dans le ciel. Dieu remplit les fonctions de premier inquisiteur lorsqu’il foudroya les anges rebelles ; il continua de les exercer à l’égard d’Adam et de Caïn et des hommes qu’il punit par le déluge, ou par la confusion des langues lors de la tour de Babel ; Moïse les remplit en son nom quand il punit les Hébreux, dans le désert, par des morts violentes, par le feu du ciel, les serpents ardents ou l’engloutissement dans les abîmes de la terre. Dieu les transmit ensuite à saint Pierre, son vicaire parmi nous, qui en fit usage pour frapper de mort Ananie et Saphira ; et les papes, successeurs de saint Pierre, les transportèrent à saint Dominique et à ceux de son ordre. » C’est faire remonter bien haut l’inquisition, et lui donner une origine très illustre. Il parait plutôt qu’elle naquit de la combinaison des lois temporelles, rendues contre les hérétiques, et du zèle des ecclésiastiques, qui tâchèrent, de tous les temps, de ramener à l’Église, par la persécution ou la crainte, ceux qui s’en écartaient. Le compelle intrare, mal entendu, amena l’inquisition et toutes ses horreurs. Déjà, dès le douzième siècle, au milieu des guerres civiles qui désolaient l’Italie, les papes avaient donné à des nonces, à des légats, la mission spéciale de poursuivre les sectaires dans tel ou tel lieu, telle ou telle ville ; les évêques devaient les aider et leur prêter main-forte ; il s’agissait alors de détruire l’hérésie des pauliciens, la même que celle des henriciens, et finalement des albigeois.