Catane

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Catane. Après Palerme et Messine, Catane, située au bord de la mer et au pied du mont Etna, dont les éruptions ont plusieurs fois compromis son existence, est aujourd’hui la ville la plus importante de la Sicile. Elle a une population d’environ 40,000 âmes. Elle est le siège d’une intendance et d’un évêché.

Les légendes reculent l’origine de Catane jusqu’à une très haute antiquité, et lui donnent pour fondateurs Deucalion et Pyrrha, et pour premiers habitants les Cyclopes ou géants de l’Etna. Il paraît qu’elle existait déjà, lorsque la Sicile était occupée par les Sicules ; mais son histoire ne devient positive qu’à dater de l’arrivée des colonies grecques. Au rapport de Thucydide, des Chalcydiens de l’île d’Eubée, qui avaient bâti Naxos un an avant l’établissement des Corinthiens à Syracuse, c’est-à-dire 769 ans avant J. C., s’établirent vers 752 à Leontium (Lentini) et à Catane. D’autres écrivains fixent à 744 la date de la fondation de Catane ; quelques-uns la rapprochent jusqu’à l’an 728. Toutes les divergences sont renfermées dans l’espace d’un quart de siècle.

Hiéron, tyran de Syracuse, exila les habitants de Catane et de Naxos, les remplaça par d’autres, et changea le nom de Calane en celui d’Ethna. Mais, lorsqu’il mourut, l’ancienne population renversa le tombeau du tyran et chassa les citoyens qu’il avait appelés. Les Athéniens, lors de leur expédition en Sicile, se rendirent maîtres de Catane, qui avait suivi la fortune de Syracuse. Denys l’Ancien la prit et en fit raser les murailles. Plus tard les Catanéens voulurent se venger : ils formèrent une ligue contre Denys avec les habitants de Reggio, de Naxos et les exilés de Syracuse ; mais ce projet n’eut point de suite. Vers l’an 345 avant J. C., les citoyens de Catane, fournirent des troupes à Timoléon pour s’opposer aux envahissements des Carthaginois. Après des alternatives de succès et de revers, Carthage fut détruite ; mais la Sicile devint la proie des Romains victorieux, et le consul Valérius Flaceus rapporta dans Rome, en 263, comme un des plus précieux monuments du triomphe, un cadran solaire trouvé à Catane.

Cette ville, devenue colonie romaine, réparée par Auguste, était renommée au temps des empereurs pour ses richesses et pour sa beauté. Cicéron dit qu’on y admirait de son temps un temple magnifique, dédié à Cérès, où était conservée l’image de la déesse. Les femmes et les filles qui en avaient la garde pouvaient seules y pénétrer. Catane avait en outre des temples où l’on adorait Jupiter, Bacchus, Vulcain, Proserpine, Esculape, la nymphe Galatée, Castor et Pollux, etc. Un amphithéâtre, un théâtre et un odéon servaient aux divertissements du peuple. L’amphithéâtre, ainsi qu’ou peut en juger par les débris qui subsistent encore, avait des dimensions colossales ; le prince de Biscari, qui a fait de grandes recherches sur les antiquités de Catane, estime que son grand diamètre extérieur devait être de trois cent quatre-vingt-neuf pieds, son petit diamètre de trois cent trente-deux pieds ; que le grand diamètre de l’arène devait avoir deux cent trente-trois pieds et le petit cent soixante-seize. Le théâtre était orné avec une magnificence toute particulière ; l’odéon, monument presque unique, servait à chanter des vers et à répéter les pièces qui devaient être jouées au grand théâtre. Il n’en reste de visible que quelques escaliers et une petite partie de la scène. Les éruptions de l’Etna et les tremblements de terre ont renversé presque tous les édifices antiques de Catane. Cependant, on retrouve dans l’église de la Rotonda une construction romaine que quelques archéologues ont crue être un panthéon. Selon toute probabilité, c’est un bain. Il existe de plus un assez grand nombre de bains et quelques tombeaux.

Calane a vu naître le législateur Charondas.