Caucase

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Caucase. Caucasus. Grande chaîne de montagnes, qui s’étend du sud au nord-ouest, depuis la mer Caspienne jusqu’à la mer Noire, entre 35° et 47° de longitude est, et forme en cet endroit la limite naturelle entre l’Europe et l’Asie.

Cette chaîne projette au nord et au sud plusieurs rameaux qui vont rejoindre d’autres sommets éloignés.

On pourrait y rattacher le Taurus et les monts Elvend, et faire ainsi de ce système caucasique un important système de montagnes.

Quant au Caucase proprement dit, il a une longueur de 30 lieues environ et une largeur moyenne de 40 lieues. Trois chaînes parallèles forment ce noyau puissant, et diffèrent entre elles de nature et de constitution. La chaîne centrale, d’une hauteur de 10 à 11,000 pieds, est de formation granitique, ses cimes sont couvertes de neiges éternelles et entourées de glaciers ; c’est à celle blancheur indélébile que le Caucase doit, dil-on, son nom, tiré du persan Koh-Kaf, qui signifie montagnes Blanches. Les chaînes latérales se composent de schiste argileux ; elle forment des plateaux de 7 à 8,000 pieds dé hauteur, séparés de la chaîne centrale par des coupures, qui ressemblent plutôt à des abîmes qu’à des vallées. A partir de ces plateaux, d’autres chaincs moins importantes, mais toujours parallèles, vont en s’abaissant vt:rs le sol, et relient à la plaine les hauteurs principales. Parmi les roches qui composent les sommets les plus élevés, se trouvent non-seulement des porphyres, mais encore de véritables roches volcaniques, des basaltes. Cependant, les volcans sont rares parmi les monts du Caucase, et on n’en trouve qu’au pied des rameaux projetés vers la mer Caspienne et la mer Noire. Le plus connu est celui de Gakonsali, qui s’élève à 4 lieues est de Bakou. Les Grands-Feux, Atech-Gah, les Petits-Feux, l’île Pegorelaia-Plita (le roc brûlé) présentent des phénomènes volcaniques très remarquables. Au milieu des granits, des calcaires, des schistes, qui forment la base de la composition géognostique des monts caucasiens, on rencontre en grande quantité des traces de métaux qui promettent de riches produits à une exploitation future.

Les points culminants du groupe caucasien sont : l’Elbrouz, compris jadis parmi les monts Cérauniens : il se trouve au nord de Kouthæsie, et s’élève à une hauteur de 5,009 mètres au-dessus du niveau de l’Océan : ses flancs supportent un immense glacier ; — le Alquimvari, connu aussi sous le nom de Kazbek, haut de 4,710 mètres ; — le Chat-Albrouz, qui atteint une hauteur à peu près égale et s’élève sur les confins du Daghestan.

Le Caucase, mur presque infranchissable élevé entre l’Europe et l’Asie, est percé de passages ou défilés, qui permettent une communication difficile entre les deux continents, et que les anciens ont désignés sous le nom de Portes. Ce sont d’abord, sur la route de Mozdok à Tiflis, les Portes-Caucasiennes, vallon étroit que quatre journées de marche suffisent à peine à parcourir dans sa longueur. Les Portes-Albaniennes ou Sarmatiques paraissent se rapporter à un défilé qui longe les côtes du Daghestan et traverse le district de Kagmancharie. Les Portes-Caspiennes sont probablement un passage que l’on voit près de Téhéran. Enfin, le Portes-Ibériennes étaient le défilé qui porte aujourd’hui le nom de Schaourapo, où, du temps de Strabon, les voyageurs avaient à franchir des abîmes et des précipices, mais que les Persans ont, au quatrième siècle, rendu praticable aux armées.

Les ramifications du Caucase forment treize bassins, dont sept appartiennent au versant septentrional ou européen, et six au versant méridional ou asiatique. Parmi les plus importants, citons, en Europe : le bassin du Kouban, fleuve qui prend sa source près de l’Elbrouz, et se jette dans la mer Noire, après un cours d’environ 130 lieues ; celui du Térek, qui a un cours de 110 lieues, et se rend dans la mer Caspienne. Le versant asiatique offre à l’ouest, le bassin du Rioni, l’ancien Phasis, affluent de la mer Noire, et, à l’est, celui de l’Alazan, qui va se jeter dans le Kour, jadis le Cyrtis, fleuve qui prend naissance dans un des rameaux du Caucase, appelé Asmisintha par quelques géographes.