Apis

  • Encyclopédie de famille

Apis. Les Égyptiens appelaient ainsi un taureau sacré, dont le culte était surtout pratiqué à Memphis. Apis n’était pas au rang des dieux du premier ordre ; mais, consacré au soleil et à la lune, il était le symbole de la constellation du Taureau, l’un des douze signes du zodiaque, en même temps que de l’agriculture et des féconds débordements du Nil, représentant un cycle astronomique de vingt-cinq ans. Il devait être tout noir, avoir un triangle blanc sur le front, une tache blanche de la forme d’un croissant sur le côté droit, et sous la langue une espèce de nœud semblable à un escargot. Quand ils avaient réussi à trouver cet animal si rare, les Égyptiens le nourrissaient pendant quatre mois dans un édifice dont la façade regardait l’orient ; et à l’époque de la nouvelle lune on le transportait en grande cérémonie sur un char magnifique à Héliopolis, où il était encore nourri pendant quarante jours par les prêtres. Cette époque expirée, personne ne pouvait plus l’approcher. Les prêtres le transportaient d’Héliopolis à Memphis, où on lui érigeait un temple et deux chapelles, avec une grande, cour pour se promener. On lui croyait le don de prédire l’avenir, don commun aux jeunes garçons qui l’entouraient. Ces prédictions étaient favorables ou funestes, suivant qu’il entrait dans une chapelle ou dans l’autre. Sa fête était célébrée annuellement pendant sept jours, quand le Nil commençait à croître. On jetait dans le fleuve un vase d’or, et on pensait que cette fête apprivoisait les crocodiles pendant tout le temps de sa durée. Malgré l’adoration dont il était l’objet, ce taureau ne pouvait vivre plus de vingt-cinq ans, et la raison en existait dans la théologie astronomique des Égyptiens. On l’ensevelissait dans un puits. Cependant Belzoni trouva un tombeau du bœuf Apis dans les montagnes de la haute Égypte ; c’était un sarcophage en albâtre, à colonnes, transparent et sonore (qui se voit aujourd’hui au Musée Britannique), orné en dedans et en dehors d’hiéroglyphes et de figures incrustées. Dans l’intérieur était le corps d’un taureau embaumé avec de l’asphalte. La mort d’Apis était le sujet d’un deuil général, qui durait jusqu’à ce que les prêtres lui eussent trouvé un successeur. M. Mariette a découvert à Memphis le Serapeum, qui n’est autre que la tombe où l’on déposait les bœufs Apis : Serapis veut dire Apis mort. Les découvertes de M. Mariette dans cette vaste nécropole, jointes à quelques interprétations d’anciens textes par M. de Rougé, ont apporté quelques idées nouvelles sur la religion égyptienne.