Tour de Babel

  • Encyclopédie de famille

Babel (Tour de). La Bible raconte qu’il n’y avait d’abord qu’une seule langue sur la terre. Après le déluge, les fils de Noé se retirèrent en Mésopotamie, se mirent à cuire de la brique pour bâtir une ville où s’élèverait une tour dont le faîte atteindrait le ciel. Jéhovah détruisit cette audacieuse entreprise, confondit les langues, de telle sorte que les hommes ne se comprirent plus entre eux, se dispersèrent sur tous les points du globe. La ville fut nommée Babel, qui veut dire confusion. C’était Babylone, qui fut l’un des premiers foyers de la civilisation. La tour de Babel se reconnaît dans le temple de Bélus dont Hérodote et Diodore de Sicile nous ont laissé la description. Le premier nous représente cet édifice comme un carré de huit stades de circuit, qui, au rapport de Strabon, atteignait une élévation de 625 pieds. Un grand escalier circulaire permettait d’en atteindre le faîte, où se trouvait placé le sanctuaire de la divinité, à laquelle, toutefois, une statue d’or était consacrée à l’étage inférieur. Les murailles en étaient ornées de sculptures semblables aux scènes de chasse assyriennes de Ninive. Cette tour ne servait pas uniquement aux cérémonies du culte, mais encore d’observatoire astronomique. Il serait difficile d’indiquer l’époque précise où ce temple fut détruit. Alexandre le Grand ne le trouva plus qu’en ruines, et fit d’inutiles efforts pour enlever les décombres de ce gigantesque édifice.

M. V. Place a exploré les ruines de Birs-Nimroud, qui semblent rappeler cette colossale construction, et en a rapporté quelques débris. Une inscription découverte par M. Rawlinson, et qui se trouve maintenant au British Muséum, rappelle la reconstruction de la vieille tour par ordre du roi de Babylone Nabuchodonosor. Ce temple avait été bâti, suivant les inscriptions assyriennes, par un ancien roi, qui n’en avait pas achevé le faîte. Les hommes l’avaient abandonné en désordre depuis les jours du déluge. Les tremblements de terre et le tonnerre l’avaient ébranlé. Nabuchodonosor l’avait rétabli et terminé. Il résulte d’une autre inscription tracée sur un baril, connu sous le nom de baril de Bellino, que la tour de Babel était formée de sept tours carrées superposées, supportées par une immense substruction. Hérodote compta la base comme une tour. Au sommet était un grand temple, nommé lieu de repos de Nébo ; il n’y avait qu’un lit, où dit-on, reposait le dieu.