Mensonge

  • Encyclopédie de famille

Mensonge, Ce mot est synonyme d’imposture et de fausseté, en tant que tous trois signifient des discours tenus contrairement à ce qu’on sait être vrai. Mais le mensonge est plus relatif au but que se propose celui qui tient ces discours, l’imposture à l’effet qu’ils produisent sur l’auditeur, la fausseté aux faits sur lesquels ils portent. Par le mensonge on se montre autre qu’on est, par l’imposture on abuse les esprits, on leur en impose, on pervertit l’opinion, on fait accroire ce qui n’est pas ; par la fausseté l’on dit des choses qui ne se sont point passées, ou l’on dit les choses autrement qu’elles ne se sont passées. Le mensonge, considéré en ce qui le distingue des deux autres, ne concerne guère que nous, ; il peut être très innocent, ne nuire à personne ; ce peut n’être qu’un conte fait pour amuser l’esprit : de là vient que les tables, les fictions poétiques, sont appelées des mensonges. L’imposture, au contraire, a toujours des conséquences graves, parce que son but est de tromper, et qu’ordinairement elle est accompagnée d’audace, d’impudence, d’effronterie ; elle maintient son dire avec force, en dépit de la conviction et des cris de la conscience. Moralement parlant, le mensonge n’est presque jamais qu’une faute légère : on l’excuse et l’on en rit ; l’imposture est un crime, une fourberie : on en est indigné, parce qu’on n’aime pas à être pris pour dupe ; la fausseté est une fraude : presque toujours elle cache de la malignité, sinon de la haine.