Antidote

  • Encyclopédie de famille

Antidote. On désignait autrefois par ce mot toutes les substances médicamenteuses, tous les composés pharmaceutiques employés pour combattre les maladies de l’homme ; mais de nos jours on ne l’applique plus qu’aux remèdes qui jouissent de la propriété de neutraliser les venins et les poisons. Les anciens admettaient un grand nombre de ces remèdes particuliers, dont les vertus, complètement illusoires, se sont éclipsées devant les expériences modernes. En revanche, les progrès de la chimie nous ont fait découvrir quelques antidotes véritables, c’est-à-dire susceptibles de décomposer certains poisons, ou de se combiner avec eux de manière à donner naissance à un nouveau produit qui n’exerce aucune action délétère sur l’économie : ainsi, l’albumine et le lait contre le sublimé corrosif ou deutochlorure de mercure, le sel de cuisine contre le nitrate d’argent, les acides contre les poisons alcalins, les alcalis faibles (la magnésie surtout ) contre les acides, le chlore contre l’acide prussique, la solution aqueuse de tannin ou la décoction récente de noix de galle contre les préparations antimoniales et les alcaloïdes végétaux et les substances qui en contiennent ; les sulfates de soude et de magnésie et l’eau sélénitaire ou de puits contre les préparations solubles de baryte et de plomb ; enfin l’hydrate de peroxyde de fer contre l’arsenic, etc. Comme ces divers contre-poisons agissent d’une manière purement chimique, il en résulte qu’ils ne peuvent être utiles que lorsqu’ils sont administrés immédiatement ou du moins très peu de temps après l’introduction de la substance vénéneuse dans les organes digestifs. S’il en est autrement, c’est à d’autres moyens qu’il faut recourir.