Ammoniaque

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Ammoniaque. L’ammoniaque (Alcali volatil, Oxyde d’ammonium) était depuis fort longtemps connue des Arabes. Ce sont eux qui ont donné à ce corps le nom d’ammoniaque, probablement à cause de son odeur, à laquelle ils trouvaient de l’analogie avec l’odeur de la gomme qui porte le même nom. D’autres font dériver le nom d’ammoniaque d’une contrée de l’Afrique appelée Ammonium, où existait le temple de Jupiter Ammon.

L’ammoniaque est un corps gazeux, caractérisé par une odeur forte et pénétrante ; respiré à l’état pur, ce gaz irrite vivement la muqueuse des fosses nasales et la conjonctive ; il produit le larmoiement et souvent l’éternument. La densité de l’ammoniaque, obtenue par l’expérience directe, est 0,590 ; elle s’accorde sensiblement avec la densité calculée, qui est 0,5912. Après l’hydrogène, l’ammoniaque est le gaz le plus léger. Ce gaz est éminemment soluble dans l’eau ; celle-ci en dissout au moins jusqu’à 600 fois son volume. L’eau saturée d’ammoniaque augmente de volume ; elle devient moins dense, et ne pèse plus que 0,9. Cette dissolution laisse dégager l’ammoniaque dans le vide et sous l’influence de la chaleur ; l’eau n’offre plus alors de traces de réaction alcaline.

L’ammoniaque possède, comme toutes les bases, la propriété de se combiner avec les acides pour former des composés salins. Les hydracides (acides chlorhydrique, bromhydrique, sulfhydrique, etc.) peuvent se combiner, à l’état anhydre, avec le gaz ammoniac desséché. Il en résulte des composés qui, la plupart, jouent le rôle de base. Mais, pour que les oxacides (acide sulfurique, phosphorique, etc.) puissent produire des sels ammoniacaux, la présence d’un équivalent d’eau est absolument nécessaire. Ce fait remarquable a donné lieu à la théorie de l’ammonium. Suivant cette théorie, l’ammoniaque (NH3) se convertit, au contact d’un oxacide hydraté, en une oxybase analogue à la potasse ou à la soude. Dans cette action, HO (1 équivalent d’eau) se porte sur NH3 (ammoniaque) pour formel NO4O, c’est-à-dire de l’oxyde d’ammonium, dont le radical NH4 (ammonium) est analogue au potassium, au sodium, etc. Exemple de cette réaction :

SO3, HO+NH3 = SO3, NH4O (sulfate d’oxyde d’ammonium.)

D’après cette même théorie, on comprend pourquoi les hydracides n’ont pas besoin de l’intervention de l’eau pour se combiner avec l’ammoniaque. Il se produit un composé en ure analogue au composé correspondant de potassium ou de sodium.

ClH + NH3= Cl, NH4 (chlorure d’ammonium).

La théorie de l’ammonium gagne en probabilité, en considérant que l’ammoniaque humide peut, tout comme la potasse, former avec le soufre un composé qui contient jusqu’à 5 proportions de soufre (quintisulfure d’ammonium, analogue au quintisulfure de potassium) ; que l’ammoniaque (ammonium) produit avec certains métaux (le mercure), des espèces d’alliages analogues à ceux du potassium ; et qu’enfin l’alun à base d’ammoniaque offre la même cristallisation et contient le même nombre d’équivalents d’eau (24HO) que l’alun à base de potasse, un équivalent d’eau HO ayant été nécessaire (eau de constitution) pour convertir l’ammoniaque en oxyde d’ammonium,