Amandier

Amandier, arbre de moyenne grandeur, à racines pivotantes, dont les fleurs précèdent les feuilles et paraissent en mars, ce qui les expose quelquefois à être gelées. Il aime la chaleur et se plaît dans les terres légères et pierreuses ; les terres fortes lui sont nuisibles, à moins qu’il n’ait été greffé sur prunier. On le multiplie par semence, comme l’abricotier. Il y en a plusieurs variétés, dont on peut faire trois divisions. La première fournit les amandes douces, qu’on distingue en grosses et petites, à coque dure ; amande princesse ou des dames, amande sultane, et amande pistache, toutes trois à coque tendre. Dans les départements du Var et des Bouches-du-Rhône les variétés les plus connues sont les grosses vertes et les petites vertes : leurs fruits sont très différents pour la grosseur et les qualités ; les grosses vertes sont très recherchées. On classe dans la deuxième division les amandes amères, dans lesquelles on en trouve de petites, de moyennes et de grosses, à coque plus ou moins dure. La troisième division comprend l’amandier-pêcher, espèce d’hybride du pêcher et de l’amandier.

On regarde l’amandier comme originaire du Levant, de la Mauritanie, de l’ancienne Grèce et de quelques parties de l’Asie. On le rencontre souvent en Italie, en Espagne et en Portugal. Avignon a eu longtemps la réputation de posséder les meilleures amandes de France. La Provence et la Touraine rivalisent aujourd’hui avec cette ville. On trouve des amandiers dans quelques régions de l’Allemagne, mais il n’y en a pas en Prusse, eu Suède, ni dans les autres pays du Nord. En Angleterre son fruit mûrit rarement. Pour les Grecs les amandes de Naxos étaient bien supérieures à celles de Chypre. Caton le Censeur parle d’une noix grecque que l’on croit être le fruit de l’amandier, malgré le témoignage contraire de Pline. Virgile désigne l’amandier dans les Géorgiques.

On trouve sur l’amandier une gomme nommée gomme du pays, qui pourrait remplacer la gomme arabique. Les bestiaux mangent les feuilles de l’amandier. Son bois, dur et veiné, est utilisé par les ébénistes et les tourneurs en chaise. On fait avec l’amandier des haies productives. Les variétés se conservent par greffes.

L’amandier nain est un charmant arbrisseau à tiges nombreuses ; il est touffu et ne dépasse pas 2 mètres de hauteur. Les fleurs sont d’un beau rouge et d’un rose tendre, et apparaissent en grand nombre le long des rameaux et des tiges vers la fin de mars. Son fruit est petit et contient une amande très amère, qui donne une huile également amère ; on en fait aussi une liqueur. On multiplie l’amandier nain par graines et drageons, il se greffe sur le prunier et l’amandier. Ses feuilles sont purgatives.