Escrime

  • Muller
  • Encyclopédie moderne

Escrime. L’escrime est l’art de l’attaque et de la défense avec une arme blanche, telle que l’épée, le sabre, la baïonnette et le bâton.

Cet art, cultivé par les anciens, s’était perdu dans les siècles de barbarie qui suivirent celui d’Auguste, et reparut en Italie à l’époque de la renaissance des lettres, des sciences et des arts.

Le Vénitien Marozzo fut le premier qui en transmit, par écrit, les principes. Son traité, intitulé : Arte de gli armi, imprimé à Modène, y fut publié en 1536.

Le fils de Marozzo, se qualifiant pompeusement Maître général des armes, étendit le cercle tracé par son père, et donna à Venise, én 1568, un second traité.

Grassi, enchérissant sur ses prédécesseurs, publia à Venise, en 1570, un troisième traité, que Mayer traduisit en allemand et fit paraître à Strasbourg.

Sous le titre de Traité de l’épée, seule mère de toutes les armes, Saint-Didier réunit en français ces divers ouvrages. L’édition eut lieu à Paris, en 1573.

C’est sur l’exercice du pieu, pratiqué par l’infanterie romaine, et dont le champ de Mars était le théâtre, que les premiers écrivains sur l’escrime ont évidemment calqué leurs méthodes.

Mais, au lieu du bouclier dont le bras gauche du soldat romain était armé, Marozzo et Grassi introduisirent l’emploi du poignard, qui, placé au centre de la poitrine du tireur, devait lui servir à détourner l’épée de l’adversaire et lui faciliter, du tact au tact, l’entrée sur ce dernier, par un coup d’estoc.

Se jeter ventre à terre en se balançant sur la pointe des pieds, la main gauche élevée au temps de parade, de la main droite saisir l’épée de l’adversaire, se relever vivement à l’aide de cet appui, se porter rapidement sur la gorge de son ennemi, le renverser à l’aide d’un croche-pied et l’abattre pour le frapper à mort, telles étaient les principales ressources de la première école.

Les Français les ont repoussées comme indignes de faire partie d’un art qui devait jouer un si grand rôle dans les armées.