Acoustique
- Encyclopédie de famille
Acoustique, partie de la physique qui traite de la théorie du son, et qui recherche les lois d’après lesquelles il se forme, se propage et se transmet. L’acoustique envisage les sons : 1° dans leurs modes de génération, selon les divers corps sonores ; 2° dans leurs rapports numériques ; 3° dans leur propagation ; 4° dans la sensation qu’ils produisent sur l’ouïe. La génération, la propagation et les rapports numériques des sons forment la partie mathématique de l’acoustique ; l’ouïe est l’objet de sa partie physiologique. On divise encore l’acoustique en acoustique expérimentale, qui est la partie de cette science relative aux phénomènes qui se manifestent dans la résonnance des corps sonores ; et en acoustique mathématique, qui se compose des calculs ayant pour objet de déterminer les rapports des sons entre eux.
La connaissance des lois de l’acoustique est d’un grand usage ; elles intéressent le musicien en lui faisant découvrir les formules mathématiques de l’harmonie que perçoit son oreille ; elles sont consultées par l’architecte dans la construction des édifices destinés à recevoir et à rendre la parole ; elles sont utiles au médecin pour la guérison des dérangements qui empêchent l’organe de l’ouïe de percevoir le son ; elles guident les facteurs des instruments de physique et de chirurgie relatifs à cette partie, etc.
Les anciens déjà s’étaient efforcés d’élever l’acoustique aux proportions d’une science. Pythagore et Aristote savaient de ouelle manière s’effectue la transmission du son par l’air ; mais il est exact de dire que, comme science proprement dite, indépendante des applications qu’on en peut faire à la musique, l’acoustique ne date guère que des temps modernes. Bacon et Galilée posèrent les bases de cette science aujourd’hui mathématique, et Newton démontra par le calcul comment la transmission du son dépend de l’élasticité de l’air ou du corps conducteur. Newton, Lagrange et Euler s’étaient trompés dam leurs calculs pour déterminer la vitesse du son, et c’est à Laplace qu’on est redevable des recherches les plus exactes et des notions les plus précises sur cette matière. Il était réservé à Chladni de faire de l’acoustique une science proprement dite. Postérieurement Savart est parvenu à préciser d’une manière plus exacte le nombre de vibrations nécessaires pour produire un son perceptible, et a fait des recherches sur les vibrations des peaux tendues. Cagnard de Latour a inventé ce qu’il a appelé la sirène, et examiné de plus près beaucoup des conditions auxquelles les corps liquides ou solides sont sonores. Trevelyan, Leslie et Faraday ont expliqué la sonorité des corps métalliques soumis à la chaleur, quand on les place sur des couches métalliques froides. Faraday et Marx se sont occupés des figures sonores ; Wheatstone, des accords ; Willis, de la formation des sons élevés de la voix humaine ; M. Lissajous de l’interférence des sons ; M. L. Scott a imaginé un appareil qui écrit automatiquement la tonalité et la durée des sons. Enfin la théorie du son a été développée par W. Weber, Pellisof, Ampère et Strehlke.
On donne la qualification d’acoustiques aux divers instruments qui servent à propager la voix, tels que les cornets, les porte-voix, etc. ; à certaines voûtes, comme celle de la salle du Conservatoire des Arts et Métiers, construites de façon à transmettre la voix d’un point à un autre aussi distinctement que si la distance était nulle ; aux artères, veines, nerfs appartenant à l’ouïe ; enfin aux remèdes qui servent à la guérison des maladies de cet organe.