Joseph Sauveur

  • Encyclopédie de famille

Sauveur (Joseph), géomètre, né à La Flèche, le 24 mars 1650, mort à Paris, la 9 juillet 1716, fut muet à l’âge de sept ans, époque à laquelle se développa lentement chez lui l’organe de la parole, qui resta cependant longtemps imparfait ainsi que celui de l’ouïe. « Cette impossibilité de parler, dit Fontenelle, lui épargna tous les petits discours inutiles à l’enfance ; mais peut-être l’obligea-t-elle à penser davantage. Il était déjà machiniste, il construisait de petits moulins, il faisait des siphons avec des chalumeaux de paille, des jets d’eau, et il était l’ingénieur des autres enfants. » Il apprit à peu près seul les mathématiques, et fut nommé en 1680 professeur des pages de la dauphine. Il obtint en 1686 la chaire de mauiématiques du Collège royal, et en 1696 il fut nommé membre de l’Académie des scieuces. C’est alors qu’il s’occupa de la nouvelle branche de physique matnématique qu’il, créa sous le nom d’acoustique musicale. Malgré la nature, qui semblait interdire des travaux de ce genre à un homme dont la voix et l’oreille étaient fausses, Sauveur ne recula pas devant la difficulté du but qu’il voulait atteindre. S’entourant de musiciens exercés, d’expérimentateurs habiles , il parvint à déterminer le nombre de vibrations correspondant à un son déterminé, soit dans un tuyau d’orgue, soit dans une cordesonore. Cette donnée une fois établie, le reste n’était plus pour lui qu’une application de l’analyse mathématique. C’est ce qu’il exposa dans une suite de Mémoires, insérés dans le recueil de l’Académie.