Urine

  • Dictionnaire infernal

Urine. L’urine a aussi des vertus admirables. Elle guérit la teigne et les ulcères des oreilles, pourvu qu’on la prenne en bonne santé. Elle guérit aussi de la piqûre des serpents, des aspics et autres reptiles venimeux. Il paraît que les sorcières s’en servent pour faire tomber la pluie. Delrio conte que, dans le diocèse de Trèves, un paysan qui plantait des choux dans son jardin avec sa fille, âgée de huit ans, donnait des éloges à cette enfant sur son adresse à s’acquitter de sa petite fonction. « Oh ! répondit l’enfant, j’en sais bien d’autres. Retirez-vous un peu, et je ferai descendre la pluie sur telle partie du jardin que vous désignerez. — Fais, reprend le paysan surpris, je vais me retirer. » Alors la petite fille creuse un trou dans la terre, y répand son urine, la mêle avec la terre, prononce quelques mots, et la pluie tombe par torrents sur le jardin.

« Qui t’a donc appris cela ? s’écrie le paysan étourdi. — C’est ma mère, qui est très habile dans cette science. » Le paysan effrayé fit monter sa fille et sa femme sur sa charrette, les mena à la ville, et les livrât toutes deux à la justice.

Nous ne parlerons de la médecine des urines que pour remarquer qu’elle est un peu moins incertaine que les autres spécialités de la même science, Des railleurs présentaient une fiole d’urine de cheval à un docteur de ce genre qu’ils voulaient mystifier ; il l’inspecta et la rendit en disant : « Donnez de l’avoine et du foin au malade. »

Les Égyptiens disaient qu’Hermès Trismégiste avait divisé le jour en douze heures et la nuit pareillement, sur l’observation d’un animal consacré à Sérapis, le Cynocéphale, qui jetait son urine douze fois par jour, et autant la nuit, à des intervalles égaux.