Copte

  • Linguistique
  • Encyclopédie moderne

Copte. De toutes les langues mortes, la plus curieuse peut-être est la langue copte, dont l’étude a fait de nos jours les progrès les plus heureux. Pendant une longue suite de siècles, on se contenta de savoir que sur les bords du Nil vivait une nation chrétienne, la nation copte, dont la langue n’avait aucune espèce d’analogie avec les idiomes connus ; mais personne ne fit le moindre effort pour conquérir à la science la connaissance de cette langue, et c’est à Peiresc que revient l’honneur de l’avoir le premier tenté.

L’origine du mot Copte a été le sujet d’une foule d’hypothèses dont je me bornerai à rapporter les principales. Sous le règne d’Héraclius, les chrétiens jacobites de l’Égypte furent généralement désignés sous le nom de Coptes ; et l’on a voulu, par la suite, considérer ce mot comme une simple altération du nom jacobite. Les écrivains arabes et, entre autres, Macrizy, le font dériver du nom d’un roi appelé Kibt. Cette étymologie, quoique adoptée par Vansleb, a été généralement rejetée ; et l’on a dû chercher mieux. Saumaise, et, après lui, Kircher, Wilkins et Pococke, ont cru retrouver l’origine de ce mot dans le nom de la ville de Coptos. D’autres ont prétendu que les Coptes avaient été nommés Κόπτοι par les Grecs, parce qu’ils avaient coutume de faire circoncire leurs enfants ; mais l’opinion émise par l’abbé Renaudot et généralement adoptée depuis lui, c’est que le mot copte n’est qu’une altération du mot Αζγυπτιος. Les plus habiles philologues sont aujourd’hui d’accord sur ce point, ei nous ne saurions faire mieux que de nous soumettre pleinement à leur avis.