Métaphysique

  • Encyclopédie de famille

Métaphysique. L’homme est né avec le besoin impérieux et insatiable de connaître ; la nature qui l’entoure a la première exercé sa curiosité ; il a cherché et trouvé quelques-unes des causes des phénomènes qui se passent sous ses yeux, et la plus ancienne des sciences a été la science de la nature. Ces causes une fois trouvées, il ne tarda pas à remarquer qu’il y avait entre elles des rapports, des analogies et des oppositions, qu’elles offraient parfois un caractère général ; et d’un certain nombre de ces causes il forma des groupes ou systèmes : c’était l’origine de la philosophie naturelle. Mais par delà le monde extérieur, la raison veut saisir la réalité, les substances, les êtres, dans ce qu’ils ont de plus général. On a donc constitué la science de l’être réel, de sa nature, de ses attributs essentiels, de ses rapports, de ses lois et de ses causes les plus élevées : cette étude fut la métaphysique. Pour mieux étudier l’immense sujet qu’elle embrasse, la métaphysique se divisa en 4 parties : l’ontologie, la théologie, la cosmologie et la psychologie rationnelle, dont l’ensemble forme ce qu’on appelle les sciences métaphysiques. Dans les livres d’Aristote sur la physique et l’histoire naturelle se trouvent discutées incidemment des questions subtiles, qui se rattachent à la philosophie première ; ces petits traités, réunis ensemble, ont formé le premier corps d’ouvrage s’occupant spécialement de la métaphysique. Cette science, qui avait été pour les anciens le prétexte de tant de paradoxes, devait faire naître au moyen âge des discussions bien plus vives : elle comprit sous le nom de théologie naturelle toute la doctrine de Dieu. Mais au douzième siècle, quand les Arabes et les Juifs eurent introduit en France les livres d’Aristote et ceux d’Avicenne, d’Averroès, et des autres disciples des philosophes grecs, les études métaphysiques reprirent avec plus d’ardeur que jamais. On agita dans les écoles sous le nom de problème des universaux la question vitale de la métaphysique. Les réalistes affirmaient que nos idées ont une valeur objective, tandis que les nominalistes ne leur accordaient qu’une valeur grammaticale. Elles n’étaient pour eux que des noms rappelant des catégories d’êtres. Au 17e siècle, Descartes souleva la question de la nature des corps et de l’essence de l’âme. Leibnitz s’appliqua à des problèmes de théodicée. Kant reprit la question des catégories, et de nos jours Fichte, Schelling et Hegel ont affirmé, chacun à un point de vue différent, qu’il n’existe qu’une seule substance.