Memnon

  • Encyclopédie de famille

Memnon, prince d’Éthiopie et fils de Tithon et de l’Aurore, qui accourut au secours de son oncle Priam, et qui mourut de la main d’Achille. On attribuait à Memnon la construction de divers grands édifices, situés tant en Asie qu’en Égypte. Devant un temple du roi Aménophis III, qui régnait environ 1500 ans avant J.-C., on avait dressé deux énormes monolithes, représentations colossales et assises de ce pharaon (statues de Memnon), et on les avait traînés loin de la lisière du désert vers le fleuve. La pierre dont se composent ces statues est un conglomérat de silex, d’ailleurs d’une nature extrêmement dure et cassante. Il en résulte que de tous temps il s’en fendillait des plus ou moins grandes parcelles, lors du changement subit de température qui a lieu au moment où le soleil se lève ; de telle sorte qu’aujourd’hui la surface de ces deux statues est criblée d’une innombrable quantité de petites rugosités plus ou moins plates ou profondes. Il semble que la statue située au nord avait ainsi éprouvé à la longue une fissure qui s’étendait à travers tout te corps, ce qui explique comment, lors d’un tremblement de terre arrivé l’an 27 avant J.-C., toute la partie supérieure de ce colosse put être renversée. Depuis cette époque, on entendit souvent au soleil levant la statue rendre un certain frémissement, que l’on comparait à la vibration d’une corde, et produit par le fendillement de ces petites parcelles de pierre ; il paraît aussi que la position accidentelle de la statue mutilée contribuait à lui faire produire des sons plus retentissants. Dans le phénomène tout particulier de ces sons, les Grecs, avec leur imagination poétique, ouïrent la voix du jeune Memnon, mort avant l’âge, et qui chaque matin salue l’Aurore, sa mère. Aujourd’hui ces deux colosses s’élèvent eucore au-dessus de la surface de cette immense plaine. Les Arabes les appellent Sanamât, c’est-à-dire les idoles.