Initié

  • Glossaire raisonné de la divination

Initié. L’initié est celui qui a la connaissance des Grands mystères c’est-à-dire qui connaît toute la science occulte.

L’Initié du plus haut grade nous dit Anna Kingskford[1], est celui qui a le pouvoir de commander aux Esprits Élémentaux, et par conséquent, celui qui peut imposer le silence à la foudre, commander aux vagues et à la tempête. Il peut aussi rétablir l’équilibre dans le corps humain, régénérer les organes et ramener la santé. Et tout cela s’accomplit par l’exercice de sa propre volonté qui met en mouvement le fluide magnétique.

Une personne douée de tels pouvoirs est une personne qui a, à son actif, des quantités d’incarnations. C’est dans l’Est que de semblables personnes se voient principalement. Le sol, le fluide astral, sont dans l’Orient, chargés de pouvoirs, si l’on peut dire, ce sont de vastes batteries composées de nombreuses piles.

Le hiérarche de l’Orient est une âme développée, évoluée depuis de longues séries d’années, et qui avec l’aide et le concours d’âmes plus anciennes encore que la sienne arrive à une haute évolution.

La terre qu’il foule aux pieds est un milieu chargé de force odique à tel point qu’on ne le retrouve nulle part plus puissant.

Le corps odique ou astral est le véritable corps de l’homme ; le corps phénoménal ne vient qu’après.

Pour gagner le Pouvoir, il faut selon le langage des anciens mystères avoir atteint l’âge de 33 ans, c’est-à-dire l’âge magique ; et cet âge est atteint, quand on a accompli les douze labeurs, passé les douze portes, vaincu les cinq sens et obtenu le pouvoir sur les quatre esprits des éléments. Celui qui s’essaie à ce pouvoir, doit être né immaculé, baptisé par l’eau et par le feu, avoir été tenté dans le désert, crucifié et avoir été enterré. Il doit avoir reçu sur la croix cinq blessures et avoir répondu au rébus du Sphinx. Quand ceci est accompli, on est libre de la matière et l’on ne revêtira plus jamais le fardeau du corps physique.

Qui peut atteindre à cet faite ?

L’homme qui est sans crainte et sans désirs, qui a le courage d’être absolument pauvre et absolument chaste ; à qui il est indifférent d’avoir ou non de l’or, des maisons et des terres ; d’avoir une réputation dans le monde ou d’être un paria. — Alors vous êtes volontairement pauvre.

Il n’est pas nécessaire de ne rien avoir, mais il ne faut s’inquiéter de rien.

Quand il vous est indifférent d’avoir un mari ou une épouse, ou de ne point en avoir, d’être ou non célibataire, alors vous êtes libre de toute concupiscence. Il n’est pas nécessaire d’être vierge, mais il est essentiel, indispensable, de ne donner aucune prédominance à la chair. Rien n’est plus difficile que d’atteindre cette hauteur.

Quel est celui qui peut se séparer de tous ses biens sans regrets ; qui est celui que les désirs de la chair ne consument plus ?

Vous même, si vous avez cessé de vouloir posséder et si vous ne brûlez plus. Le remède est en votre pouvoir ; c’est une épreuve dure et terrible, mais n’ayez peur néanmoins. Tuez vos cinq sens et surtout le goût et le toucher.

Le pouvoir est en vous, essayez de l’atteindre.

Prenez vos aliments pleins de vie, et ne laissez pas la mort les toucher ; ne buvez rien de fermenté, ne cherchez aucun plaisir sexuel qui affaiblisse la force magnétique de l’âme. — Si vous satisfaites les désirs du corps, vous augmentez ceux-ci ; les besoins du corps et le nombre de ses réclamations ; or, le corps n’est que corruption. Tuez le goût, d’abord, puis après le toucher…

Je vous ai montré la voie joyeuse, voilà la voie douloureuse.

À vous de juger si la résurrection vaut la passion.

Quand un homme a atteint le pouvoir, il est libre et peut manger et boire ce qui lui plaît ; mais tant qu’il est l’esclave des éléments, les élémentals ont pouvoir sur lui.

Héphaïsto est un destructeur, le souffle du feu, un souffle de mort. Le feu qui passe sur les éléments de vos aliments les prive de leurs esprits vitaux et vous fait vous nourrir de cadavres, au lieu de choses vivantes. Et encore l’esprit du feu entre dans les éléments de votre corps, vous brûle et vous excite à la concupiscence.

L’esprit du feu est subtil ; c’est un esprit pénétrant et diffusible, et il pénètre toute matière sur laquelle il agit. — Quand vous absorbez une substance passée au feu, vous faites avec elle, pénétrer en vous l’esprit du feu, et vous vous l’assimilez en même temps que la matière dont il est devenu une part.

Il y a encore bien d’autres conditions à remplir pour arriver à être Initié, mais ce que nous venons de dire suffira pour montrer que ce n’est point une chose facile que d’atteindre à l’initiation et c’est pour cela qu’il y a si peu d’initiés et que le commun des mortels ne peut croire ni à leur existence et moins encore aux grands pouvoirs qu’ils possèdent.

1.

in Lotus, n° 2, août 1890, 2e vol.