Grippe

  • Médecine
  • Ch. Leblanc
  • Encyclopédie moderne

Grippe. On désigne, depuis plus d’un siècle, par cette expression populaire la bronchite modifiée par une constitution épidémique. Cette même affection reçut jadis, dans le vulgaire, une foule de noms plus ou moins bizarres : ainsi aux quinzième et seizième siècles, ce fut la coqueluche, le tac, le horion, la dando ; puis, au dix-huitième, la grippe, la follette, la petite poste, le petit courrier, etc., etc. En Italie, elle fut désignée sous le nom d’influenza, qui est resté dans la science. Quant au mot grippe, gui vient manifestement du verbe agripper (saisir vivement, et comme par surprise), il est devenu tout à fait usuel, surtout depuis les dernières épidémies.

A toutes les époques, les auteurs qui ont observé la grippe ont eu soin de signaler les variations, les vicissitudes atmosphériques qui avaient précédé l’invasion de l’épidémie, et de faire ressortir l’influence qu’elles avaient dû exercer sur son développement. Néanmoins, tout en faisant jouer un grand rôle à ces conditions extérieures, tout en leur accordant une extrême importance, ils ont différé, entre eux, sur la nature, sur le caractère qu’elles devaient présenter. Et, en effet, il résulte des nombreuses observations faites à ce sujet, que ni le chaud, ni le froid, ni le sec, ni l’humide, n’ont le privilège exclusif de donner naissance à des épidémies de grippe, mais que les uns et les autres, quand ils sont portés à un haut degré, et surtout quand ils se succèdent, quand ils alternent brusquement, paraissent favoriser le développement de la maladie.

Quant aux circonstances individuelles, le catarrhe épidémique attaque tous les sujets, sans distinction d’âge, de sexe, de tempérament.