Extase

  • Glossaire raisonné de la divination

Extase. Sorte de ravissement de l’esprit qui peut être provoqué de diverses manières et même à l’aide de diverses substances ou plantes. — L’extase est une sorte de suspension des sens matériels, une sorte de contemplation divine et surnaturelle, qui double, triple la puissance humaine mentale ; c’est une sorte d’hyperesthésie. — L’individu en extase ne ressent souvent rien de ce que l’on peut faire éprouver à son corps ; c’est l’extase qui explique qu’un grand nombre de martyrs paraissaient ne ressentir aucune douleur au milieu des plus cruels supplices. — Certaines personnes ont la faculté de se mettre en extase, absolument comme d’autres de s’endormir du sommeil hypnotique, en touchant sur une partie de leur corps : un point hypnogène.

Cardan mentionne un sacristain qui tombait sans vie sur le sol, chaque fois qu’il le voulait ; dans cet état, il n’éprouvait aucune sensation physique, on pouvait le brûler, le piquer avec des aiguilles ou des pointes de ciseaux, il n’éprouvait aucune sensation ; il entendait cependant tout ce qui se passait autour de lui, mais d’une manière confuse et comme si tout le bruit qui se faisait autour de sa personne venait de fort loin.

Aujourd’hui, grâce aux divers états de l’hypnose, on explique fort bien l’extase, ce qu’on ne pouvait faire autrefois. — Le premier savant qui dans ces temps modernes a expliqué l’Extase, c’est le Docteur Bertrand (1825). C’est ce contemporain qui a admis le premier les merveilles attribuées aux thaumaturges, aux somnambules, et aux clairvoyants et les a expliqué en disant : 1° que l’homme est susceptible de tomber dans un état tout différent de tous ceux reconnus jusqu’ici dans lui, d’un état unique, quant à sa nature, bien qu’il soit susceptible de se présenter sous les formes les plus diverses ; 2° que cet état est celui qui s’observait chez les possédés des siècles précédents et chez les inspirés des différentes sectes religieuses ; 3° que l’état d’extase n’est pas une maladie proprement dite, bien que certaines maladies, comme les affections convulsives y prédisposent éminemment, et qu’il ne survient jamais que dans des circonstances déterminées ; 4° que la plus puissante de ces circonstances est une exaltation morale portée à un haut degré ; 5° que l’état d’extase, n’a point cessé de se manifester avec les siècles d’ignorance, qu’il s’est prolongé dans tout le cours du xviiie siècle et qu’il ne cesse de se reproduire journellement sous nos yeux dans le traitement des magnétiseurs où il se maintient ignoré ou méconnu de nos savants, depuis quarante ans.

Voilà ce qu’on connaissait de l’extase il y a environ quatre-vingts ans.

Aujourd’hui, malgré d’importants travaux, on n’en sait guère davantage, mais cependant, la science moderne a démontré d’une façon très précise les affirmations du Dr Bertrand ; pour s’en convaincre, il suffit de lire les travaux de Luys, de Liébault, de Beauvais, de Paul Joire, du commandant de Rochas, de Bourru et Burot et tuti quanti sur la matière. Cf. — La Psychologie devant la science et les savants, 1 vol. in-12, 3e Ed. Librairie du XXe siècle, Paris, 1909.

Disons en terminant ce trop court article pour un aussi important sujet que l’Extase se manifeste extérieurement non seulement par la catalepsie, la fixité du regard et un rythme particulier de la Respiration et que, dans cet état, il y a toujours extériorisation du Double aithérique ou corps astral et vision à distance. — Comme complément lire l’article Extériorisation.