Coqueluche

  • Pathologie
  • A. Leblanc
  • Encyclopédie moderne

Coqueluche. La maladie qu’on désigne ainsi doit son nom à ce que pendant une épidémie grave qui survint en France au commencement du quinzième siècle on imagina, pour se préserver de l’influence atmosphérique, de se couvrir la tête d’un capuchon ou coqueluchon. C’est à cette époque, en 1414, que remonte la première description de la coqueluche comme affection isolée ; non pas sans doute qu’elfe ait pris naissance alors, mais parce que jusque-là on l’avait confondue avec les autres espèces de catarrhe. Désignée par le nom latin de pertussis, cette affection a été nommée aussi toux convulsive, ce qui indique fort bien ses principaux caractères.

La coqueluche est-elle contagieuse ? C’est l’opinion de beaucoup d’auteurs ; cependant les médecins ne sont pas d’accord sur ce point. Il ne parait pas qu’on ait jamais inoculé la coqueluche ; quant à sa transmission d’un enfant à un autre pendant les quelques minutes que ces enfants passent ensemble, c’est un fait bien problématique. La coqueluche, qu’elle soit épidémique ou sporadique, est toujours due, comme tous les catarrhes, à certaines conditions atmosphériques. Il n’est donc nullement nécessaire d’avoir recours à la contagion pour expliquer comment quatre ou cinq enfants d’une même famille sont atteints de coqueluche à peu près simultanément ; d’autant plus que sur quatre autres enfants dans les mêmes conditions quelquefois un seul est atteint, quelquefois pas un ne l’est. Ce qui plaiderait par analogie en faveur de la contagion, c’est que la coqueluche ne se montre généralement qu’une fois pendant la vie chez le même individu.

Quoi qu’il en soit, la coqueluche débute comme un rhume ordinaire plus ou moins intense ; mais après un temps qui varie d’un à vingt jours, et constitue la première période, la toux caractéristique a lieu. Les secousses de toux se succèdent brusquement et sans intervalle, de manière à suspendre presque complétement l’inspiration ; la face devient bouffie, rouge, violette même, et la suffocation paraît imminente, quand tout à coup une inspiration bruyante a lieu ; pendant ceLte inspiration l’air siffle en franchissant la glotte encombrée de mucosités filantes, puis la toux recommence jusqu’à ce qu’une expectoration ou, plus souvent, un effort de vomissement entraîne les mucosités qui obstruent le larynx. Le vomissement soulage les malades plus complètement que l’expectoration.

Ces accès ou quintes de toux durent d’une à huit minutes, suivant Gardien ; ils se renouvellent plusieurs fois dans les vingt-quatre heures, et sont plus fréquents le soir et la nuit que pendant le jour. En effet la coqueluche, comme la plupart des affections, et surtout comme les affections de nature catarrhale, présente le soir une exacerbation marquée. La fiévre se montre souvent pendant la première période, et pendant une partie de la seconde. La gravité du mal est en raison directe de ce dernier symptôme, de la violence et de la fréquence des accès. Souvent aussi des complications graves, comme la pneumonie, viennent aggraver l’état du malade. Quand la maladie suit sa marche régulière, après une durée d’une à cinq semaines, les quintes deviennent plus rares et moins fortes, l’état aigu cesse, et la troisième période commence. Elle se prolonge quelquefois plusieurs mois avant que la toux cesse complètement.