Catalogue

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Catalogue. On entend par ce mot une liste ou dénombrement ; il s’applique aux hommes célèbres, aux plantes, mais plus généralement aux livres. Un catalogue de livres est donc la liste ou le dénombrement des ouvrages contenus dans une bibliothèque.

Cette liste peut se faire par ordre alphabétique des titres, par ordre alphabétique des noms d’auteurs, ou par ordre systématique des diverses sciences traitées dans les ouvrages.

Les deux premières méthodes sont d’une assez facile exécution ; mais elles ne présentent à l’esprit rien de satisfaisant, et l’on n’en recueille généralement d’autre avantage que celui de trouver à volonté les livres placés dans une bibliothèque. Il existe cependant deux catalogues alphabétiques, remarquables par les résultats d’érudition qu’ils offrent aux lecteurs ; je veux parler du catalogue de la bibliothèque fondée à Oxford vers le milieu du seizième siècle, et richement dotée vers 1600 par Thomas Bodley, et de celle que le cardinal Casanate légua, en 1700 aux dominicains de la Minerve à Rome. Thomas Hyde publia le premier, en 1674, in-folio. Une seconde édition, très augmentée par ses successeurs, parut en 1738, 2 vol. in-folio ; en consultant dans ce catalogue les articles des classiques grecs et latins, des Pères de l’Église, etc., etc., on remarque avec une agréable surprise les renvois multipliés faits à leurs éditeurs par les habiles bibliothécaires. Un autre genre d’érudition éclate dans le catalogue de la bibliothèque Casanate, dont la moitié, seulement, a été publiée en 4 vol. in-folio, depuis 1761 jusqu’en 1788. Le célèbre minime Audifredi a eu la plus grande part à la rédaction de ces quatre volumes. Outre la naissance, la patrie et la mort des écrivains, on y indique ceux de leurs ouvrages qui font partie de quelques grandes collections, avec des renvois aux sources consultées par les savants rédacteurs. Les ouvrages anonymes y sont indiqués avec exactitude, d’après les premiers mots de leurs titres, et souvent avec un renvoi aux noms des auteurs. Si ce catalogue n’eût pas été entrepris sur un plan aussi vaste, il serait sans doute terminé aujourd’hui à la satisfaction des savants.

Je pourrais encore citer le catalogue alphabétique des ouvrages que possède le Musée de Londres ; il a paru pour la première fois en 1788, 2 vol. in-fol. Une seconde édition très augmentée a été publiée en 12 vol. in-8°.

Il y a bien plus à profiter dans la lecture d’un catalogue rédigé par ordre de matières. Non-seulement il fait connaître tous les ouvrages contenus dans une bibliothèque, mais il indique encore le£ meilleurs sur chaque science, et épargne le désagrément de traiter des sujets qui ont déjà exercé la sagacité des bons esprits. En joignant à ce classement méthodique une table alphabétique des auteurs, et une autre table des titres des ouvrages anonymes, on réunit l’avantage des deux premières méthodes, et on présente le catalogue d’une bibliothèque avec tous les degrés d’utilité dont ce genre d’ouvrage est susceptible ; on en fait un de ces catalogues, dont Diderot conseillait la lecture à tous ses collaborateurs. Mais combien d’essais n’a-t-ii pas fallu tenter pour amener la confection d’un catalogue à la perfection dont je présente ici l’idée ! et quelle instruction ne faut-il pas posséder pour le rédiger d’une manière convenable ! Dans les commencements de cette science, on a trop multiplié les principales classes des livres ; le savant bibliothécaire Naudé, dans le catalogue de la bibliothèque du chanoine de Cordes, imprimé en 1643, en établit douze, la théologie, la bibliographie, la chronologie, la géographie, l’histoire, la biographie, l’art militaire, le droit civii, le droit canonique, la philosophie, la politique et la littérature. Les formats se trouvent séparés dans le même catalogue, ce qui produit de 1a confusion et rend les recherches difficiles. En 1678, le P. Garnier, jésuite, bibliothécaire du collège de Louis-le-Grand, réduisit les principales divisions d’une bibliothèque à quatre classes, savoir : la théologie, la philosophie, l’histoire et l’eunomie ou jurisprudence. Ce fut en 1709, dans le catalogue de l’abbé Fauilrier, que le bibliographe Prosper Marchand réunit pour la première fois tous les formats dans l’indication des ouvrages. Vers le même temps, le libraire Martin adopta les cinq divisions que l’on suit encore aujourd’hui en Franceet dans plusieurs contrées. Ce sont la théologie, la jurisprudence, les sciences et arts, les belles lettres et l’histoire. Des subdivisions adroitement ménagées servent comme autant de flambeaux à répandre la lumière dans ces cinq grandes classes. Les progrès de la civilisation et le perfectionnement des sciences ont dû nécessairement améliorer ces subdivisions.