Brioude

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Brioude. Brivas. Ville de France, dans l’ancienne province d’Auvergne (aujourd’hui chef lieu d’arrondissement du département de la Haute-Loire), à 30 kilomètres de Clermont.

L’origine de Brioude est fort ancienne ; le corps de saint Julien, décapité sous l’empire de Maxime, y fut transporté eu 303, et Sidoine Apollinaire, qui écrivait au cinquième siècle, en fait mention dans une pièce de vers où il trace l’itinéraire qu’un de ses amis devait parcourir. Il parait que cette ville était autrefois plus considérable qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est ce que démontrent évidemment les ruines nombreuses qu’on y découvre encore.

Brioude eut sa part des calamités qui si longtemps affligèrent la Gaule, lorsque les Francs la dominèrent. Elle fut assiégée, en 532, par l’année de Théodoric. Les habitants se réfugièrent dans l’église avec leurs effets les plus précieux, et en fermèrent les portes ; mais un soldat détacha un des vitraux, entra, et ouvrit ce sanctuaire, où la troupe se livra aux désordres affreux qui avaient signalé partout son passage. Brioude souffrit une nouvelle invasion de la part des Bourguignons ; la ville fut assiégée et prise, les habitants mis à mort ou faits prisonniers. Les Sarrasins la prirent et la pillèrent en 732, et furent imités plus tard par les Normands. En 1179, pendant l’octave de Pâques, Héracle ou Héraclius, vicomte de Polignac, escorté d’une bande de seigneurs aventureux, tomba sur Brioude et sur Saint-Germain, prit, pilla, brûla cette ville et le bourg, et fit massacrer une partie des habitants. Deux ans après, le vicomte de Polignac ayant été excommunié, fit amende honorable devant l’église de Brioude ; il institua, pour la garde de l’église de Saint-Julien et des pèlerins qui venaient de toutes parts honorer les reliques de ce saint, vingt-cinq chevaliers qu’il chargea de les défendre. En 1361, un seigneur de Castelnau, qui prenait le titre de roi des compagnies, assiégea Brioude à la tête de trois mille hommes, s’en empara, la fortifia, en fit sa place d’armes, et ne consentit à s’en dessaisir et à porter en d’autres contrées l’effroi qui s’était attaché à son nom, qu’au prix de cent mille florins. Dans la suite, les habitants furent longtemps en opposition avec les chanoines de Saint-Julien, qui s’obstinaient à leur refuser une charte de commune : une guerre et de nombreux procès eurent lieu entre les deux partis ; aussi, lorsque les principes de la réformation de Luther eurent pénétré dans ce pays, les habitants les adoptèrent-ils avec empressement ; ils s’assemblèrent en armes et menacèrent le chapitre, qui fut obligé de se réfugier dans la forteresse. Les réformés s’emparèrent de la ville le 19 octobre 1583 ; mais la place fut bientôt reprise par les catholiques. Peu à peu cependant les chanoines firent des ligueurs de tous les citoyens.

Avant la révolution, Brioude était le chef-lieu d’une élection, et possédait une prévôté, une juridiction de juges-consuls et un bailllage. Sa population est maintenant de 5,099 habitants ; elle possède des tribunaux de première instance et de commerce et un collège communal. Elle est située sur la rive gauche de l’Allier. Sur la rive droite du fleuve, à une demi-lieue de distance, se trouve Brioude-la-Vieille, dont la population est de 4,940 habitants.

La ville proprement dite est mal percée, mal bâtie et malpropre ; les plus remarquables de ses constructions sont les bâtiments du collège, situés sur une colline où l’on jouit d’une vue charmante, et l’église Saint-Julien, fondée sous le règne de Louis le Débonnaire, réparée au dixième siècle, et classée au nombre des monuments historiques.

Le commerce de Brioude consiste en grains, vins et chanvre.