Amnésie

  • Médecine
  • A. Le Pileur
  • Encyclopédie moderne

Amnésie. Absence, diminution ou abolition de la mémoire. L’amnésie peut être congéniale, comme chez les idiots, ou acquise, et dans ce cas elle reconnaît des causes différentes. Les convulsions chez les nouveau-nés, tous les accidents, toutes les affections qui intéressent le cerveau ; les chutes, les plaies de tête avec ou sans lésion de l’encéphale, la peste, le typhus et les affections auxquelles le centre nerveux prend part, ou celles dont il est spécialement le siège, comme l’épilepsie et l’aliénation mentale, l’action de certains poisons narcotiques, enfin l’âge, en affaiblissant l’encéphale, peuvent amener la perte ou tout au moins la diminution de la mémoire.

L’amnésie présente des variétés bizarres ; ainsi tel malade perd la mémoire sur un point seulement : il oublie, par exemple, les substantifs et construit d’ailleurs régulièrement ses phrases, moins les substantifs que rien ne remplace ; de deux langues qu’il sait il en oublie une, ou bien encore l’amnésie fait table rase dans son cerveau de l’instruction élémentaire et il ne sait plus ni lire ni écrire. Les auteurs abondent en faits de ce genre et qui présentent toutes les variétés imaginables. Gall et Spurzheim ont voulu voir, dans cette division de la mémoire en cases distinctes, si l’on peut ainsi parler, la preuve de la localisation des facultés intellectuelles ; d’autre part, l’anatomie pathologique a démontré que la lésion des lobes antérieurs du cerveau, dans la région touchant aux orbites, est funeste à la mémoire : mais on a vu, dans des cas où les lobes antérieurs ne présentaient aucune trace pathologique, l’altération de la mémoire coïncider avec des lésions cérébrales dont le siège était fort éloigné de la région frontale. Nous reviendrons sur ce sujet au mot Phrénologie.

Le pronostic en cas d’amnésie est plus ou moins favorable suivant le genre et la gravité de la cause à laquelle doit être rapportée la maladie. Cette affection toujours symptomatique ne peut être avantageusement combattue qu’en dirigeant les ressources de l’art contre le mal qui en est la cause première.