Aigues-Mortes

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Aigues-Mortes. Petite ville du département du Gard, située dans une contrée marécageuse, non loin des importantes salines de Peccais, à la jonction des canaux de Beaucaire, de la Radelle, du Bourgidon, avec celui de la Grande-Roubine, par lequel elle communique à la Méditerranée. Aigues-Mortes doit son origine à une abbaye de bénédictins, du nom de Psalmodi, détruite par les Sarrasins, en 725, et rebâtie par Charlemagne en 780. En 1248, saint Louis acquit des moines de Psalmodi la ville naissante, en fit restaurer le port, et s’y embarqua pour la croisade, une première fois en 1248, une seconde en 1270. De là est venue l’opinion que la mer baignait alors les murs d’Aigues-Mortes ; mais il est démontré qu’elle en était séparée comme à présent par un intervalle de quatre kilomètres, et que la ville n’avait d’autre port que le Grau-Louis et l’Étang-de-la-ville, par où les eaux de la nier arrivaient jusqu’à elle.

Aigues-Mortes fut entourée de remparts par Philippe le Hardi, et elle jouit quelque temps d’une grande prospérité, que vint détruire l’ensablement de son port. Des travaux de réparation furent entrepris sous Charles VI, et continués sous François Ier, sous Henri IV et sous Louis XIII. C’est à ce dernier prince que la ville doit l’ouverture du Grau-Louis, son port actuel. Napoléon aussi entreprit de restaurer le port d’Aigues-Mortes. Mais tous ces travaux ne purent ramener dans cette ville la richesse, qu’éloignèrent au reste un climat malsain et le voisinage des marais qui engendrent des fièvres mortelles. En 1774, Aigues-Mortes, qui, d’après l’étendue de ses remparts, n’avait pas autrefois moins de 10,000 habitants, n’en comptait plus que 1,600. Depuis cette époque, la population s’est un peu augmentée ; elle s’élève aujourd’hui à 3,400 âmes.

Les Bourguignons furent assiégés et pris dans Aigues-Mortes en 1421. François Ier et Charles-Quint y eurent une entrevue en 1538. Les calvinistes la prirent en 1575.

Aigues-Mortes est remarquable par la physionomie particulière que lui donnent ses remparts construits sur le plan des murs de Diamette, son château, la tour Carbonnière, la tour de Constance. Un phare est établi sur la côte. Il y a à Aigues-Mortes une fabrique, de soude ; il s’y fait un commerce considérable de poisson frais et salé, et de sel produit par les salines de Peccais. C’est la patrie de Théaulon, auteur dramatique, mort récemment.