Valérianées

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  • Encyclopédie moderne

Valérianées. Les valérianées (dicotylédonées, monopétales, à étamines épigynes, Juss. ; monopétalie symphysogynie. Rich.), ont été longtemps confondues avec les dipsacées, dont elles se distinguent cependant par des fleurs nues, sans involucre particulier, non disposées en panicules, et par un embryon dépourvu d’endosperme. Elles ne comprennent que quelques genres, parmi lesquels nous citerons le genre valeriana (valériane), qui a donné son nom à la famille, et le genre valerianella, dont une espèce (val. olitoria), cultivée comme plante potagère sous le nom de mâche, se mange en salade.

Dans le genre valeriana nous distinguons la val. officinalis, grande et belle plante herbacée, croissant abondamment dans tous les bois de l’Europe, et cultivée dans les jardins, où elle se fait remarquer par ses corymbes de fleurs roses ou blanches.

La racine, formée d’un faisceau de fibres épaisses, blanches, allongées, recouvertes de fibrilles grêles et déliées, est presque inodore à l’état de fraîcheur ; mais en se desséchant elle acquiert une odeur fétide, pénétrante, d’un caractère particulier, à laquelle se joint une saveur acre et amère. Cette racine, qui est la seule partie employée de la plante, contient de l’huile volatile, un acide particulier (valérianique), de la résine, de l’extractif aqueux, de l’amidon et une matière particulière.

La racine de valériane exerce sur l’organisme une stimulation générale très énergique, et secondairement elle agit comme antispamodique, emménagogue, sudorifique, vermifuge ; on l’a même associée avec succès aux amers pour combattre les fièvres intermittentes ; aussi est elle très usitée. On l’administre ordinairement en poudre à la dose de 2 à 6 grammes. L’eau distillée et l’extrait sont aussi employés, moins cependant que la poudre. On a proposé les frictions de teinture alcoolique de valériane dans les cas de névrose. Barbier d’Amiens conseille d’y ajouter une certaine quantité de magnésie calcinée ; ce moyen suffit, dit-il, sinon pour enlever en totalité, du moins pour diminuer l’odeur désagréable de ce médicament. L’odeur de la valériane, si repoussante pour nous, est recherchée par les chats, qui se roulent avec transport sur la plante, qu’il est difficile de défendre contre leurs attaques.

On employait jadis au même usage que la valériane officinale la grande valériane (val. phu), la pelile valériane (val. dioïca), le nard celtique (val. celtica et supina), etc. ; mais comme ces différentes espèces sont loin d’être aussi actives que la première, on ne s’en sert plus maintenant.