Sauvages

Sauvages, Leur nom dérive du latin silva (bois), car les premiers hommes de la nature (selvagi en italien) durent habiter d’abord les forêts. Malgré les efforts de la civilisation, l’on est forcé de convenir que l’état sauvage est loin encore de se voir entièrement extirpé de notre globe. Nous comptons d’abord en Afrique de nombreuses peuplades nègres, sans lois, sans organisation raisonnable et dont quelques-unes ne connaissent ni les liens du mariage, ni ceux de la paternité : ce sont eux qui ont fourni la plus ample pâture à l’infâme trafic connu sous le nom de traite. Après eux viennent les Caffres, que le voisinage des Européens a dotés de quelques principes de civilisation ; leurs usages et leurs mœurs dénotent déjà une intelligence un peu plus développée. Au même degré, ou à peu près, nous voyons les sauvages de la mer du Sud, qui reconnaissent des chefs et ont quelques notions des échanges commerciaux, ainsi que certaines tribus de l’Amérique méridionale. Le climat plus froid de l’Amérique septentrionale a rendu les tribus sauvages qu’elle recèle plus robustes et plus industrieuses, mais en même temps plus indomptables et plus féroces (voyez : Indiens). Chez quelques peuplades de l’océan Pacifique, dans les îles Fidji, par exemple, se conservent encore de nos jours les horribles traditions de l’anthropophagie. Beaucoup de peuples de la Sibérie orientale et des îles voisines vivent également à l’état sauvage.