Pierre d’Ailly

  • Encyclopédie de famille

Ailly (Pierre d’), l’un des hommes les plus remarquables qu’ait produit l’Université de Paris, surnommé le Marteau des hérétiques, l’Aigle des docteurs de France, naquit à Compiègne en 1350, dans une condition obscure, et si pauvre, dit-on, qu’étant venu à Paris pour faire ses études au collège de Navarre, il fut obligé de servir le portier de ce collège. Lorsqu’il eut terminé son cours de théologie et obtenu le doctorat, il devint, en 1381, grand-maître du collège de Navarre. En 1383 il était aumônier du roi Charles VI, qui l’envoya à Avignon négocier des affaires importantes auprès du pape Clément VII. Il avait de la fermeté et les qualités nécessaires pour mener une affaire à bonne fin. En 1388 il fut le chef de la députation que l’Université envoya au pape Clément VII, pour défendre, contre Jean de Montson, le dogme de l’immaculée conception de la Vierge. L’année suivante il succéda dans la place de chancelier de l’Université à Jean de Guignecourt. Charles VI l’envoya à Pierre de Lune pour engager cet antipape à céder volontairement à Boniface IX la tiare qu’il lui disputait. Mais le pontife sut attirer d’Ailly dans ses intérêts, si bien que celui-ci fit reconnaître Benoît XIII comme pape légitime par le conseil du roi. Successivement promu aux évêchés du Puy et de Cambrai, d’Ailly n’accepta que ce dernier en 1398, et en même temps il se démit des fonctions de chancelier, qui passèrent dans les mains de son disciple Gerson. En 1409 d’Ailly assista au concile de Pise, où, pour mettre fin au schisme, il fit déclarer la destitution des trois contendants qui se disputaient le siège pontifical. Il fut créé cardinal par le pape Jean XXIII, qui le nomma ensuite son légat en Allemagne. C’est comme légat que d’Ailly figura au fameux concile de Constance. Il y soutint avec vigueur la supériorité des conciles sur les papes et la nécessité de réformer l’Église. D’autre part, il fit partie de la commission chargée de l’extirpation des hérésies, et il eut une grande part à la condamnation du réformateur bohème Jean Huss. Dès 1411 d’Ailly s’était démis de l’évêché de Cambrai, et le pape Martin V le nomma son légat à Avignon, où il resta jusqu’à sa mort, arrivée de 1419 à 1425 ; car on est incertain sur l’époque précise.