Palingénésie

  • Glossaire raisonné de la divination

Palingénésie. Régénération, Renaissance, telle est la signification générique de ce terme ; mais il sert aussi à désigner un système historique d’après lequel les mêmes révélations se produisent sans cesse dans un ordre donné. — Dans la Dissertation sur ce qu’on doit penser de l’apparition des esprits, qui se trouve à la fin de Dom Calmet, nous lisons les curieuses lignes suivantes sur la Palingénésie ou Résurrection des fleurs : « Ils (les savants) prennent une fleur, la brûlent et en ramassent toutes les cendres, dont ils tirent les sels par le moyen de la calcination. Ils mettent ces sels dans une fiole de verre, où, ayant mêlé certaines compositions capables de les mettre en mouvement, lorsqu’on les échauffe, toute cette matière forme une poussière, dont la couleur tire sur le bleu. De cette poussière, excitée par une douce chaleur, il s’en enlève un tronc, des feuilles, une fleur ; en un mot, on aperçoit l’apparition d’une plante qui sort du milieu de ses cendres ; dès que la chaleur cesse, tout le spectacle s’évanouit, la matière se dérange et se précipite dans le fond du vase pour y former un nouveau chaos. Le retour de la chaleur ressuscite toujours ce phénix végétal caché dans les cendres, et comme la présence de la chaleur lui donne la vie, son absence lui cause la mort.

« Le P. Kircher, qui tâche de rendre raison de cet admirable phénomène, dit que la vertu séminale de chaque mixte est concentrée dans ses sels, et que, dès que la chaleur les met en mouvement, ils s’élèvent aussitôt et circulent comme un tourbillon dans un vaisseau de verre ; ces sels, dans cette suspension qui les met en liberté de s’arranger, prennent la même situation et forment la même figure que la nature leur avait donnée primitivement : conservant le penchant à devenir ce qu’ils étaient, ils retournent à leur première destination et s’alignent comme ils étaient dans la plante vivante. Chaque corpuscule de sel rentrant dans la première destination qu’il tenait de la nature, ceux qui étaient au pied de la plante s’y arrangent ; de même ceux qui composaient le haut de la lige, les branches, les feuilles et les fleurs, reprennent leur première place et forment ainsi une parfaite apparition de la plante tout entière. »

Nous avouons ne pas avoir bien saisi l’explication fournie par le savant Jésuite Kircher, mais comme, d’un autre côté, nous savons pertinemment qu’un moderne alchimiste a essayé non sans succès de la Palingénésie, nous avons cru utile de fournir l’article que vient de lire le lecteur, car l’un d’eux pourrait peut-être faire des essais dans cette voie.