Mithriacisme

  • Histoire religieuse
  • Alfred Maury
  • Encyclopédie moderne

Mithriacisme. Le mithriacisme ou religion de Mithra est une branche du mazdéisme, ou plutôt il est, aussi bien que cette religion, une dérivation de l’ancienne religion assyrienne et chaldéenne.

Le caractère de Mithra, qui constituait la principale divinité du mithriacisme, se trouve assez clairement indiqué dans le Zend-Avesta, quoique ce dieu n’ait point dans le mazdéisme le rôle principal qui lui fut attribué dans le mithriacisme, soit que cette importance accordée à ce personnage résulte d’un développement postérieur de la religion perso-assyrienne, soit qu’au contraire Zoroastre ait rabaissé dans sa doctrine le rang qui était assigné avant lui à ce dieu.

Mithra est chez les Perses le premier des anges ou izeds ; il est le vainqueur des tyrans et des démons, celui qui donne aux villes la sûreté et aux terres incultes la fertilité ; il est le médiateur de la création, le protecteur très vigilant, le héros très fort, le triomphateur invincible, le génie de l’amour et de la vérité, dont l’emblème est le soleil. Et en effet son nom de Mithra ou Mihr signifie en zend soleil et amour : double sens qu’on retrouve encore en sanscrit, où le mot mitra au neutre signifie ami, et au masculin soleil.

Le personnage de Mithra nous apparaît donc comme le médiateur entre le dieu suprême Ormuzd et les hommes ; il est l’expression, la personnification de l’amour de la divinité pour la créature. C’est lui qui crée le monde sous la direction du dieu suprême. Il rappelle par là l’Eros ou l’amour démiurge ou créateur, le premier des êtres suivant la théogonie philosophique d’Hésiode, de Parménide et d’Acusilaüs, comme il semble, d’un autre côté, être le type éloigné du Rédempteur, du Sauveur, du fils premier-né qui sert de médiateur entre Dieu et l’humanité.

Dans le Schah-Nameh de Firdousi, où sont consignées tant de traditions mazdéennes, Mihr est encore le feu du soleil.