Méthodistes

  • Encyclopédie de famille

Méthodistes, membres d’une secte de l’Église anglicane. Les fondateurs de cette secte n’avaient pas la prétention d’innover en matière de dogme ou de discipline ; ils se flattaient seulement de ramener le peuple à la sanctification par la foi et à la rénovation dans le Saint-Esprit par une piété quelque peu empreinte de pédantisme et au moyen d’une nouvelle méthode pratique. De là le nom de méthodistes, qu’on leur donna d’abord par dérision, et qu’eux-mêmes tinrent à honneur de garder. La fondation de cette secte, qui compte aujourd’hui 4,500,000 adhérents en Europe et en Amérique, fut l’œuvre de quelques étudiants en théologie de l’université d’Oxford, les frères Wesley, Morgan et Kirkham, qui, en 1729, s’associèrent à l’effet de donner l’exemple des mœurs sévères, de la prière, du jeûne et de la célébration de la Cène tous les dimanches, et surtout d’une observation plus rigoureuse des préceptes du Nouveau Testament qu’il n’était alors en usage dans l’Église anglicane ; enfin, pour se consacrer à de bonnes œuvres, notamment à visiter et assister les criminels dans le prisons, à donner aux malades les consoations de la religion, et à prêcher l’Évangile aux classes ignorantes du peuple. Ceux qui se distinguèrent le plus par leur talent, leur zèle et leur importance dans cette association furent John Wesley, à bien dire le créateur de la secte, son frère Charles, et Georges Whitefield. Au point de vue du dogme, les méthodistes admettent que Dieu rend la foi justifiante, que la conversion a lieu instantanément et par voie surnaturelle, que la force miraculeuse du Saint-Esprit opère toujours, et que le baptême doit avoir lieu par immersion. Leur liturgie est le rituel de l’Église anglicane ; les jours de la semaine, ils se réunissent le matin de bonne heure et le soir après six heures pour célébrer le culte divin, et ils observent très rigoureusement la solennité du dimanche. Pour le maintien de la discipline ecclésiastique, les communautés sont divisées en classes, chacune de 10 à 20 membres, et à leur tour celles-ci en groupes, suivant les sexes, chacun desquels se réunit chaque semaine sous la présidence de son directeur particulier, chargé d’exercer une sévère censure sur les mœurs, et investi du pouvoir de prononcer au besoin l’anathème et l’exclusion. Les communautés sont dirigées par des évêques, et par des prédicateurs, soit résidants, soit nomades ; ces derniers sont pour la plupart de simples laïcs, appartenant aux classes les plus humbles, pouvant dès lors continuer à exercer leurs métiers respectifs. Il existe parmi les méthodistes diverses petites sectes. Très-nombreux daus la Grande-Bretagne, ils exercent une utile activité, soit par les missions étrangères qu’ils entretiennent, soit en faisant contracter aux classes inférieures des habitudes de travail, de moralité et de respect pour Dieu. Ils ont pris une part importante à l’abolition de l’esclavage ; et sous ce rapport le méthodiste Wilberforce s’est fait un nom justement célèbre.