Magnoliacées

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Magnoliacées. Cette famille se compose d’arbres et d’arbrisseaux, indigènes pour la plupart dàns l’Asie équatoriale, la Chine et le Japon, et dans la partie tempérée de l’Amérique septentrionale. On n’en connaît jusqu’à ce jour qu’un petit nombre de l’Amérique méridionale et de la Nouvelle-Hollande, et aucune ne vient spontanément en Afrique, en Europe ou dans la partie occidentale de l’Asie tempérée. Les caractères de cette famille sont les suivants :

Feuilles simples, alternes, entières, penninervées, souvent persistantes, munies de deux grandes stipules foliacées et fugaces.

Fleurs terminales, solitaires, ou rarement naissant plusieurs ensemble.

Calice non adhérent, caduc, composé de trois à six sépales.

Corolle hypogyne, polypétale. Pétales sur un ou plusieurs rangs, en nombre ternaire, depuis trois jusqu’à vingt-sept.

Étamines nombreuses, libres, hypogynes, insérées en plusieurs séries, sur un réceptable plus ou moins allongé ; anthères basifixes, adnées aux filets, oblongues, bivalves, s’ouvrant longitudinalement.

Pistil : Plusieurs hystrelles, ordinairement séparés, monostyles, uniloculaires, uniovulés, biovulés ou pluriovulés, verticillés ou disposés en épi sur un axe central. (Dans le seul genre talauma les hystrelles sont conjoints.) Styles distincts, courts ou presque nuls. Stigmates simples, latéraux. Ovules pendants, souvent bisériés, attachés à l’angle interne dés hystrelles.

Péricarpe : Coques sèches ou un peu charnues, bivalves, s’ouvrant complètement, ou incomplètement, ou bien restant closes, et disposées, comme les hystrelles d’où elles proviennent, en verticille, épi ou cône.

Graines solitaires ou nombreuses dans chaque coque, quelquefois suspendues à un funicule très long. Périsperme charnu. Embryon rectiligne, dicotylédon, petit.

La famille des magnoliacées a été divisée en deux groupes, caractérisés principalement par la disposition des hystrelles, savoir :

1° Les illiciées : hystrelles verticillés (solitaires par exception) ; feuilles parsemées de points transparents.

2° Les magnoliées : hystrelles en épi ; feuilles dépourvues de points transparents.

Les magnoliacées sont toutes Lrès-remarquables, par l’élégance de leur port et la beauté de leurs fleurs, qui se distinguent ordinairement par leurs dimensions considérables et par une odeur des plus suaves. Il est à regretter qu’un petit nombre d’espèces seulement supportent bien le climat de la France septentrionale. Le liriodendron tulipifera, ou tulipier, est la seule qui vienne dans toutes les expositions sans aucun abri. Cet arbre de l’Amérique septentrionale croît dans toute l’étendue des États-Unis, jusque vers les lacs du Canada. C’est de toute la famille l’espèce qui s’avance le plus au nord. Les autres espèces de magnoliacées qu’on voit le plus souvent dans nos jardins sont les suivantes : le magnolier à grandes fleurs, ou laurier-tulipier (magnolia grandiflora), indigène dans les provinces méridionales des États-Unis, où il croît en forêts, et s’élève jusqu’à quatre-vingts pieds. C’est, au rapport de tous les voyageurs, la plus magnifique parure des forêts de la partie tempérée du nouveau continent. Son tronc est droit et cylindrique, et ses rameaux forment une belle pyramide. Ses feuilles, luisantes et persistantes, ont jusqu’à dix pouces de longueur. Leur face inférieure est couverte d’un duvet roussâtre quand elles sont jeunes. Les fleurs à grands pétales blancs disposés en cloche ont sept à huit pouces de diamètre et répandent une odeur délicieuse. Cet arbre vient en plein air sous le climat de Paris, mais il demande à être dans une exposition méridionale, et il faut le garantir des grands froids. Les magnolia glauca, umbrella, auriculata, acuminata, etc., également indigènes des États-Unis, le magnolia yulan, de la Chine, et plusieurs autres espèces de ce genre, sont moins sensibles aux froids de nos hivers.