James Naylor

  • Dictionnaire infernal

Naylor (James), imposteur du seizième siècle, né dans le diocèse d’York, en Angleterre. Après avoir servi quelque temps en qualité de maréchal des logis dans le régiment du colonel Lambert, il se retira parmi les trembleurs et s’acquit tant de réputation par ses discours, qu’on le regardait comme un saint homme. Voulant profiter de la bonne opinion qu’on avait de lui et se donner en quelque sorte pour un dieu, il résolut, en 1656, d’entrer dans Bristol en plein jour, monté sur un cheval dont un homme et une femme tenaient les rênes, suivi de quelques autres qui chantaient tous : Saint, saint, saint, le Dieu de sabaoth[1]. Les magistrats l’arrêtèrent et l’envoyèrent au parlement, où, son procès ayant été instruit, il fut condamné, le 25 janvier 1657, comme blasphémateur et séducteur du peuple, à avoir la langue percée avec un fer chaud et le front marqué de la lettre B (blasphémateur), à être ensuite reconduit à Bristol, où il rentrerait à cheval, ayant le visage tourné vers la queue : ce qui fut exécuté à la lettre, quoique ce fou misérable eût désiré paraître sur un âne. Naylor fut ensuite enfermé pour le reste de ses jours ; mais on l’élargit, un peu plus tard, et il ne cessa de prêcher ceux de sa secte jusqu’à sa mort.

1.

Nous traduisons le Dieu des armées ; mais Deus sabaoth veut dire le Dieu des phalanges célestes.