Gamahés

  • Glossaire raisonné de la divination

Gamahés ou Camaïeux. Il existe une théorie théosophique d’après laquelle tous nos actes, toutes nos pensées seraient pour ainsi dire photographiés dans l’espace, de sorte que dans l’aither immense qui enveloppe les mondes, un Voyant pourrait lire tous les événements qui se sont accomplis sur notre planète dès son origine, bien longtemps avant la venue de l’homme.

Les faits et les pensées seraient d’après les occultistes consignés sur des Clichés Akasiques (Voyez : Akasa). Cette théorie prouverait en faveur des Gamahés, qui sont des verres ou cristaux polis, des pierres précieuses onyx, albâtres, marbres, sur lesquels se trouvent des dessins divers, qui ne sont pas l’œuvre de la main des hommes, mais qui seraient produits par précipitation, c’est-à-dire d’une manière surnaturelle. Ainsi les Gamahés représentent des Saintes Vierges, des Christ en croix, des saints et autres figures.

Bien des Gamahés ou Camaïeux représentent des Isis, des Vierge Marie ; or, ces représentations n’auraient été produites sur ces pierres que par une grande foi chez les personnes qui considéraient ces pierres et se figuraient y voir des images qui y sont venues postérieurement ; ce serait une sorte de photographie de la concentration de la pensée humaine des dites figures. Ceci peut paraître singulier, bizarre même, mais de récents travaux de psychisme, des photographies dites psychiques expliquent jusqu’à un certain point, la création des Gamahés qui sont connus depuis fort longtemps et, au sujet desquels, Gaffarei nous dit dans ses Curiosités inouïes de la science, ce qui suit : « Au chapitre suivant (2e part ch. V) on peut adjouster ces Gamahés admirables ; à Pise dans l’église Saint-Jean, on voit sur une pierre un vieil hermite parfaitement despeint par la seule nature, mais avec tant de merveille qu’il semble ne rien avoir oublié de ce qu’il convient à un homme de cette sorte : car il est représenté dans un agréable désert, assis près d’un ruisseau, tenant une cloche en sa main.

« Cette peinture naturelle ressemble presque en tout à celle qu’on faict de saint Antoine. Dans le temple de la Sapience[1] à Constantinople, on voit aussi sur un arbre scié l’image de saint Jean le Baptiste vestu de peau de chameau, avec cette deffectuosité que la nature ne luy a faict qu’un pied ; à Ravenne, dans l’église de Saint-Vital, on void un cordelier naturellement figuré sur une pierre de couleur cendrée.

« À Sneiberg, en Allemagne, on a trouvé, dans la terre, une petite statue d’un certain métail non espuré, naturellement faicte, laquelle représentoit en rondebosse, un homme ayant un petit enfant sur le dos ; et quiconque a veu la peinture de Saint-Chrystophe peut facilement concevoir celle-cy. Il n’y a pas longtemps qu’on a trouvé dans la forêt Hercine, une pierre qui portait naturellement la physionomie d’un vieillard à barbe longue, couronné d’une triple thiare, tout semblable au Pontife romain.

« Remarquez encore que plusieurs de ces pierres ou Gamahez ont toujours un mesme nom, parce qu’elles ont toujours même figure. Ainsi, celle qui représente les yeux de l’homme se nomme Leuchophtalmos, celle qui porte un cœur Encardia, celle qui figure la langue Glossopetra, celle sur laquelle les Génitoires sont dépeints Enorchis, etc.

« Aux figures des Planettes et des fleurs, on peut pareillement adjouster celles qui portent quelques espèces de lettres et des mots comme le Hyacinthe sur lequel le poète dit qu’on void escrite la plainte du beau Phœbus pour avoir tué Hyacinthe, qu’il changea peu après en fleur, et cette plainte est exprimée en ces deux lettres αι qui composaient la voix, le cri : Al. »

Nous pensons que ceci satisfaira la curiosité des lecteurs au sujet de ces Gamahés, car il faut savoir se borner, sans cela, nous pourrions mentionner encore un chapitre intéressant de Gaffarel sur le même sujet.

1.

A. Sainte Sophie.