Eskimaux

  • Géographie
  • Eyriès
  • Encyclopédie moderne

Eskimaux. Les contrées les plus septentrionales de l’Amérique et les lies qui les avoisinent, depuis le 50e degré de latitude nord, sont habitées par les Eskimaux. On retrouve les peuples qui appartiennent à cette famille du genre humain, au Labrador, dans les îles du détroit et de la mer d’Hudson, sur les côtes de cette mer et sur celles du détroit de Davis, de la mer de Baffin, de la mer Polaire, du grand océan Boréal, aux îles Aléoutiennes, et enfin à l’extrémité orientale de l’Asie. Ces peuples sont peu nombreux et vivent disséminés dans les vastes contrées qu’ils occupent.

Les Eskimaux sont de petite taille ; ils ont le corps trapu sans être gras ; les jambes raccourcies, mais assez droites et très fortes ; la tête ronde, et d’un volume qui parait peu en rapport avec le reste du corps ; le visage large, court et plat vers le front ; le nez écrasé sans être trop aplati ; les pommettes des joues fort élevées ; la bouche grande ; les cheveux plats et noirs, naturellement gras et durs ; la barbe rare. Le teint des Eskimaux est d’un jaune sale ; leurs yeux noirs sont disposés obliquement vers le nez. Ces caractères les rangent dans la race jaune qui est répandue dans toute l’Asie orientale ; mais soumis à l’influence du climat le plus rigoureux que les hommes puissent endurer, les Eskimaux se sont en quelque sorte rapetissés par l’influence qu’a exercée sur leur corps une température extrêmement froide. Leurs pieds et leurs mains sont d’une petitesse remarquable.

Vivant dans des pays frappés d’une stérilité éternelle, où aucun grand végétal ne peut croître, et où la courte durée de l’été ne permet à la terre de produire que quelques plantes chétives, les Eskimaux tirent du règne animal leurs moyens de se nourrir, de se vêtir, de se loger, de naviguer. La chasse aux rennes, aux ours blancs et noirs, aux oiseaux de terre, et à ceux de la mer, qui sont bien plus nombreux ; la pêche des saumons et d’autres poissons ; celle des phoques, des morses, des narvals, des baleines, occupent la vie des Eskimaux.

Leurs armes, pour la chasse, sont l’arc et la flèche ; ils attaquent les animaux marins avec des dards, des lances, des harpons : ces armes ont le manche en dents de narval ou en côtes de baleine, rarement en bois ; la pointe est en ivoire ou en pierre, quelquefois en cuivre ou en fer. Les arcs sont en cornes de bœuf musqué, en bois de renne ou en toute autre substance osseuse ; on les fait de plusieurs morceaux réunis ensemble et consolidés par des fibres de renne réduites en fil. Les canots sont en ossements d’animaux, qui en forment la carcasse ; elle est revêtue de peaux ; leur longueur est d’une vingtaine de pieds ; leur largeur de dix-huit pouces ; l’Eskimau s’assied dans le fond, et serre-autour de son coups la peau qui recouvre la partie supérieure du bateau, à l’exception du trou par lequel il est passé. Muni d’un seul aviron très mince, et pourvu de ses instruments de pêche, l’Eskimau s’avance en mer et attaque les animaux qu’il rencontre.

Pendant l’hiver, qui dure la plus grande partie de l’année, les Eskimaux guettent, aux fentes qui restent on qu’ils font à la surface de la glace, les phoques et les autres mammifères aquatiques qui y viennent passer la tête pour respirer, et profitent de ce moment pour les tuer. On conçoit que, réduits à des ressources si précaires, ils éprouvent souvent le manque de vivres ; mais l’expérience ne les rend pas plus prévoyants, et jamais, après une pêche abondante, ils ne mettent rien en réserve pour les moments de nécessité.