Enduit

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Enduit. Revêtement que l’on fait sur les murs en pierre, en moellon, en brique, ou sur des pans de bois, pour former une superficie unie. On fait des enduits en mortier, en ciment, en plâtre, en stuc et même en bitume.

La plupart des temples grecs, lorsqu’ils n’étaient point construits en marbre, étaient couverts d’un enduit fait de pouzzolane et de chaux ; quelquefois on y trouve de la brique pilée, mais en très petite quantité. Tels sont les monuments de la Sicile, les temples de Pestum, celui de Core ; à Rome, le temple de la Fortune virile. Les moulures de ces deux derniers temples, construits l’un en travertin, et l’autre en peperin, ne sont qu’épannelées en biseau ou légèrement contournées dans la forme que devait leur donner le stuc ou enduit. Pompéia, Herculanum, offrent mille exemples de ce procédé, que Vitruve désigne sous le nom de tectorium. On voit encore aujourd’hui, sur les murs des thermes de Caracalla, de Titus, des enduits très épais et faits de trois couches, suivant la manière que nous allons décrire. La première se compose de gros sable, de recoupe de pierre et de chaux ; elle a environ 3 pouces d’épaisseur. La deuxième n’était que de chaux et sable, ou pouzzolane assez fine : dans les endroits humides, on y mêlait du tuileau pilé. La troisième, enfin, était faite de sable très fin, de poudre de marbre blanc, quelquefois même d’un peu de craie. Ces trois couches ont de 4 à 5 pouces d’épaisseur. Pour que cet enduit eût plus d’adhérence au mur, on enfonçait dans ses joints, de distance en distance, des morceaux de tuileau qui faisaient fonction de nos rappointis dans les enduits en plâtre.

Dans les monuments que nous venons de citer, on remarque, sur la première couche, c’est-à-dire la plus grossière, des ceuillies bien dressées et assez rapprochées, qui servaient de guide pour établir la superficie. Sur les enduits destinés à recevoir des peintures on peut observer plusieurs couches d’un stuc très fin fait de poudre de marbre passée au tamis. La première se saupoudrait de la même manière à mesure qu’on l’unissait ; lorsque le tout était suffisamment sec, on polissait l’en duit avec de la ponce, de la pierre du Levant, dite à rasoir, ou des agates polies ; on y appliquait ensuite des couleurs. Au moyen de houppes de soie, on les enduisait de cire punique fondue avec de l’huile bien pure ; puis, réchauffant cet enduit avec un réchaud rempli de charbon ardent, on l’égalisait et on en faisait sortir ce qui ne pouvait le pénétrer ; il suffisait de le frotter ensuite avec une étoffe, pour lui donner le plus beau lustre.