Chandelle

  • Dictionnaire infernal

Chandelle. Cardan prétend que, pour savoir si un trésor est enfoui dans un souterrain où l’on creuse dans ce but, il faut avoir une grosse chandelle, faite de suif humain, enclavée dans un morceau de coudrier en forme,de croissant, de manière à figurer avec les deux branches une fourche à trois rameaux. Si la chandelle, étant allumée dans le lieu souterrain, y fait beaucoup de bruit en pétillant avec éclat, c’est une marque qu’il y a un trésor. Plus on approchera du trésor, plus la chandelle pétillera ; enfin elle s’éteindra quand elle en sera tout à fait voisine.

Ainsi il faut avoir d’autres chandelles dans des lanternes, afin de ne pas demeurer sans lumière. Quand on a des raisons solides pour croire que ce sont les esprits des hommes défunts qui gardent les trésors, il est bon de tenir des cierges bénits au lieu de chandelles communes ; et on les conjure de la part de Dieu de déclarer si l’on peut faire quelque chose pour les mettre en lieu de repos ; il ne faudra jamais manquer d’exécuter ce qu’ils auront demandé[1].

Les chandelles servent à plus d’un usage. On voit dans tous les démonographes que les sorcières, au sabbat, vont baiser le derrière du diable avec une chandelle noire à la main. Boguet dit qu’elles allument ces chandelles à un flambeau qui est sur la tête de, bouc du diable, entre ses deux cornes, et qu’elles s’éteignent et s’évanouissent dès qu’on les lui* a offertes[2].

N’oublions pas que trois chandelles ou trois bougies sur une table sont de mauvais augure ; et que quand de petits charbons se détachent de la lumière d’une chandelle, ils annoncent, selon quelques-uns, une visite[3] ; mais, selon le sentiment plus général, une nouvelle, agréable s’ils augmentent la lumière, fâcheuse s’ils l’affaiblissent.

1.

Le solide trésor du Petit Albert.

2.

Discours des sorciers, ch. xxii.

3.

Brown, liv. V, ch. xxiii.