Cautère

  • Chirurgie
  • A. Le Pileur
  • Encyclopédie moderne

Cautère. On appelle ainsi une plaie ouverte à dessein sur un point quelconque du corps, et dont on entretient la suppuration dans un but thérapeutique. C’est au bras et à la cuisse que les cautères se placent le plus ordinairement, mais on en établit dans certains cas autour des articulations, le long de la colonne vertébrale, à la partie supérieure du thorax, etc. On se sert pour établir le cautère de plusieurs moyens que nous allons énumérer. Le plus expéditif et le moins douloureux, mais aussi celui qui produit le moins d’effet immédiat, c’est l’incision avec le bistouri. On fait à la peau un pli à la base duquel on plonge la pointe d’un bistouri droit, toute l’épaisseur du pli est incisée en un clin d’œil et presque sans que le malade ait le temps de le sentir. On place dans la petite plaie un pois destiné à la tenir ouverte. Cette manière d’établir le cautère, outre l’inconvénient d’une suppuration moins abondante, a celui de déterminer quelquefois l’érysipèle au voisinage de la plaie.

Le moyen le plus communément employé consiste à placer sur le point voulu un carré de sparadrap diachylon de cinq centimètres de côté, et percé dans son milieu d’un trou rond d’un à deux centimètres de diamètre. On couvre la peau dans l’étendue de ce trou d’une couche de potasse caustique réduite en poudre ; puis on place par-dessus un autre carré de sparadrap que l’on fixe de manière à empêcher la potasse liquéfiée de couler. Au bout de trois à quatre heures l’escarre est formée et l’on peut enlever l’appareil.

Il est plus commode et moins douloureux de remplacer la potasse par la pâte de Vienne ; de cette manière en vingt minutes l’escarre est produite. Ce caustique est plus facile à manier que la potasse etlui est généralement préféré aujourd’hui.