Catéchumènes

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Catéchumènes. C’est ainsi que l’on appelait dans les premiers siècles de l’Église, les juifs ou les gentils, convertis, que l’on instruisait pour recevoir le baptême.

La précaution d’instruire et d’éprouver les nouveaux convertis, avant de les admettre au baptême et à la connaissance de tous les mystères de la religion, n’était point observée dans les commencements du christianisme ; on recevait alors, sans difficulté, parmi les disciples du Christ, tous ceux qui déclaraient le reconnaître pour l’unique rédempteur du genre humain, et promettaient de suivre ses préceptes. Mais, dans la suite, lorsque les familles chrétiennes commencèrent à s’organiser, et qu’elles purent craindre que des traîtres ou des hommes faibles ne s’introduisissent dans leur sein, elles devinrent plus circonspectes, et ne reçurent au rang des fidèles que ceux qui, sous le nom de catéchumènes, avaient été suffisamment préparés à une initiation définitive, et dont la vocation d’ailleurs avait été reconnue sincère.

Les catéchumènes étaient divisés en trois classes : les écoutants, les élus et les compétants. Les écoutants ne recevaient d’instruction que sur la foi et les mœurs ; les élus étaient préparés pour le baptême, et les compétants étaient admis à le recevoir.

Les catéchumènes ne pouvaient pas assister avec les fidèles au sacrifice de la messe ; mais jusque-là, il leur était permis de rester à l’office. Cette partie du service à laquelle on les admettait, s’appelait la messe des catéchumènes, et le pain qu’on leur distribuait, au lieu de l’eucharistie, recevait également leur nom.

Dans la plupart des églises il y avait des écoles particulièrement destinées à l’instruction des catéchumènes ; telle fut celle d’Alexandrie, que les noms et les ouvrages de saint Clément et d’Origène ont rendue célèbre par-dessus toutes les autres.

La distinction des chrétiens en catéchumènes et fidèles s’est effacée dans l’Église depuis qu’il n’y a plus d’infidèles à convertir. Les cérémonies particulières à la réception des catéchumènes, comme l’imposition des mains, les exorcismes, les onctions, l’emploi du sel et de la salive, etc., sont comprises aujourd’hui dans celles du baptême.

Les cérémonies consacrées pour la réception des catéchumènes sont encore aujourd’hui remplies quand il s’agit de la conversion de personnes nubiles, qui ont professéune autre religion.

Quant au baptême, réservé aux enfants nouveau-nés dans les pays catholiques, il avait une grande importance, quand les prêtres étaient officiers de l’État civil : il n’en a plus ; ce n’est plus qu’un usage, auquel se soumettent les parents catholiques, pour témoigner qu’ils sont dans l’intention d’élever leurs enfants dans la religion de leurs pères.

Quant aux enfants eux-mêmes, on attend l’âge de raison pour leur enseigner la religion, et pour en faire des catéchumènes ; la première communion est réellement aujourd’hui le vrai baptême.