Cataplasme

  • Médecine
  • A. L.
  • Encyclopédie moderne

Cataplasme. Κατά, sur, πλάσσω, modeler. On entend par ce mot une sorte d’emplâtre mou et humide. Les cataplasmes étaient fort en usage dans la médecine des anciens ; chez les modernes, ils ont été longtemps presque abandonnés à la pratique chirurgicale. Le but qu’on se propose le plus fréquemment en appliquant un cataplasme, c’est de donner un bain local ; quelquefois aussi le cataplasme, comme le bain, contient des substances actives, destinées à être absorbées par la peau ; enfin, il peut être destiné à produire ou à activer dans une région des phénomènes de congestion, de suppuration, etc. Les matières qui forment le plus ordinairement la base des cataplasmes sont la farine de lin, le riz, la fécule de pomme de terre, certaines herbes hachées et ramollies par une cuisson légère. Les poudres de quinquina, de tan, humectées par différents liquides, ont aussi été employées ainsi que beaucoup d’autres substances inutiles à énumérer.

Les cataplasmes s’appliquent chauds ou froids, entre deux linges ou à nu. Les cataplasmes chauds ont une température convenable, quand le dos de la main peut y rester appliqué sans douleur ; on portera plus haut leur température, si des circonstances ou des indications particulières l’exigent.

C’est surtout de la farine de lin et de la fécule de pomme de terre qu’on se sert dans la pratique médicale de nos pays pour faire les cataplasmes employés ordinairement comme émollients. Nous allons indiquer succinctement la manière de faire ces cataplasmes, les autres devant être l’objet d’indications spéciales de la part du médecin.

Le cataplasme de farine de lin est le plus émollient et le plus employé de tous. Il a l’inconvénient de déterminer à la peau une éruption analogue à celle de l’érysipèle et qui survient quelquefois dès la première application. C’est probablement à l’action de l’huile de lin rancie qu’est due cette éruption, aussi doit-on choisir la farine fraîche et ne pas la faire bouillir. D’autre part, l’huile est sans contredit un des moyens d’action les plus puissants de la farine de lin comme épithème, il faut donc prendre garde que cette farine n’ait pas été mise au pressoir dans le but d’en extraire l’huile. La plupart des petits débitants ne vendent que cette farine desséchée au pressoir. Pour faire un cataplasme de la largeur des deux mains, on met dans une casserole environ cent cinquante grammes de farine de lin sur laquelle on verse de l’eau bouillante en quantité suffisante pour former une bouillie épaisse, mais bien onctueuse ; on remue avec une spatule à mesure que l’on verse l’eau ; quand la bouillie est bien battue, on la verse sur un carré de linge usé ou de mousseline : la mousseline gaze, toute neuve, est préférable. On plie ensuite ce linge en deux ; et, plaçant les deux mains à plat sur la moitié supérieure, on la fait glisser en arrière, de manière à répartir également la bouillie sur le linge. On fait de même sur les quatre côtés, puis on les replie à mesure de façon à border le cataplasme en ne lui laissant que la largeur voulue. On le recouvre ensuite d’un linge plus solide, puis, le retournant,on s’assure de la température et on l’applique au point indiqué.

Le cataplasme de fécule, préférable à celui de farine de lin, quand la peau est irritable, et surtout dans les affections aiguës de cette membrane, se prépare en faisant crever sur le feu de la fécule dans de l’eau, de manière à obtenir une bouillie de consistance égale à celle de la colle de pâte. Les proportions sont d’environ une cuillerée de fécule pour un verre et demi d’eau. On fait ensuite le cataplasme comme avec la farine de lin.

Il n’entre pas dans notre but de donner plus de détails sur les effets des cataplasmes et sur les indications qui régissent leur emploi.