Animaux

  • Dictionnaire infernal

Animaux. Ils jouent un grand rôle dans les anciennes mythologies. Les païens en adoraient plusieurs, ou par terreur, ou par reconnaissance, ou par suite des doctrines de la métempsycose. Chaque dieu avait un animal qui lui était dévoué.

Les anciens philosophes avaient parfois, au sujet des animaux, de singulières idées. Celse, qui a été si bien battu par Origène, soutenait que les animaux ont plus de raison, plus de sagesse, plus de vertu que l’homme (peut-être jugeait-il d’après lui-même), et qu’ils sont dans un commerce plus intime avec la Divinité. Quelques-uns ont cherché dans de telles idées l’origine du culte que les Égyptiens rendaient à plusieurs animaux. Mais d’autres mythologues vous diront que ces animaux étaient révérés, parce qu’ils avaient prêté leur peau aux dieux égyptiens en déroute et obligés de se travestir. (Voyez : Âme des bêtes).

Divers animaux sont très réputés dans la sorcellerie, comme le coq, le chat, le crapaud, le bouc, le loup, le chien, ou parce qu’ils accompagnent les sorcières au sabbat, ou pour le présages qu’ils donnent, où parce que les magiciens et les démons empruntent leurs formes. Nous en parlerons à leurs articles particuliers.

Dix animaux sont admis dans le paradis de Mahomet : la baleine de Jonas, la fourmi de Salomon, le bélier d’Ismaël, le veau d’Abraham, l’ânesse de Balaam, la chamelle du prophète Saleh, le bœuf de Moïse, le chien des sept dormants, le coucou de Balkis, reine de Saba, et la mule de Mahomet. (Voyez : Borack).

Nous ne dirons qu’un mot d’une erreur populaire qui, aujourd’hui, n’est plus très enracinée. On croyait autrefois que toutes les espèces qui sont sur la terre se trouvaient aussi dans la mer. Le docteur Brown a prouvé que cette opinion n’était pas fondée. « Il serait bien difficile, dit-il, de trouver l’huître sur la terre ; et la panthère, le chameau, la taupe ne se rencontrent pas dans l’histoire naturelle des poissons. D’ailleurs le renard, le chien, l’âne, le lièvre de mer ne ressemblent pas aux animaux terrestres qui portent le même nom. Le cheval marin n’est pas plus un cheval qu’un aigle ; le bœuf de mer n’est qu’une grosse raie ; le lion marin, une espèce d’écrevisse ; et le chien marin ne représente pas plus le chien de terre que celui-ci ne ressemble à l’étoile Sirius, qu’on appelle aussi le chien[1]. »

Il serait long et hors de propos de rapporter ici toutes les bizarreries que l’esprit humain a enfantées par rapport aux animaux. (Voyez : Bêtes, etc).

1.

Brown, Des erreurs populaires, liv. III, ch. xxiv.