Amphithéâtre

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Amphithéâtre. On appelle, en général, amphithéâtre une disposition de gradins sur un plan circulaire ou elliptique, et quelquefois même placés sur une ligne droite les uns au-dessus des autres. C’était, chez les anciens, un monument elliptique et quelquefois circulaire, dont la partie du milieu, appelée arène, était entourée de plusieurs rangs de gradins ou sièges élevés les uns au-dessus des autres.

Dans ce lieu se donnaient les combats des gladiateurs : ils y étaient ordinairement nus et armés d’une épée ; souvent ils portaient sur le bras un filet qui leur servait à envelopper leur ennemi, soit qu’ils se battissent entre eux, soit qu’ils attaquassent des bêtes féroces.

C’est aux Étrusques, peuple superstitieux et sombre, qu’il faut attribuer l’origine des amphithéâtres, qu’ils n’élevèrent que sous l’influence de leur religion. Chez eux, les gladiateurs, choisis parmi les prisonniers ou parmi les esclaves, étaient des victimes immolées aux mânes des héros qui avaient succombé dans les combats. Athénée rapporte que les Romains non-seulement empruntèrent des Étrusques la forme de leurs amphithéâtres, mais encore qu’ils firent venir d’Étrurie des ouvriers pour les construire et des gladiateurs pour s’y exercer.

Quant aux Grecs, ils n’élevèrent d’amphithéâtres qu’après avoir été conquis par les Romains. Selon Winckelmann, Antiochus Épiphane, roi de Syrie, fit venir de Rome les premiers gladiateurs qui aient été introduits en Grèce.

Il paraît constant que les premiers amphithéâtres furent tantôt creusés dans le sol, et tantôt construits en bois. Un des plus curieux en ce genre est celui qu’au rapport de Pline, Scribonius Curio, tribun du peuple, fit élever à Rome pour y célébrer les jeux qu’il donna à l’occasion des funérailles de son père, il fit construire deux théâtres en charpente, adossés l’un à l’autre, qui, après les représentations scéniques, étaient mis en mouvement à l’aide de forts pivots en fer (bien que chargés de spectateurs), et se tournaient de telle sorte que les deux demi-cercles, venant à se joindre par leurs extrémités, formaient un amphithéâtre.

Les nombreux accidents qui résultèrent de l’usage de construire les amphithéâtres entièrement en bois, engagèrent Statilius Taurus, qui vivait sous le règne d’Auguste, vers l’an de Rome 725, à en faire élever un dont les murs extérieurs fussent en pierre. Ce monument, érigé dans le Chamg-de-Mars, près du cirque Agonal, fut brûlé sous Néron, d’où l’on peut conclure que ses gradins étaient encore en charpente, selon l’ancien usage.

Le premier amphithéâtre entièrement construit en pierre fut le Colisée, qui, commencé par Vespasien, fut terminé sous Titus, son fils.

Les amphithéâtres ayant tous une même disposition, nous ne donnerons ici une description complète que de celui de Nîmes.

Nous passerons ensuite à la description succincte des amphithéâtres les plus remarquables par leur situation, leurs dimensions ou le caractère de leur architecture.

L’amphithéâtre de Nimes n’a pas les dimensions du Colisée ou des amphithéâtres de Vérone et de Capoue, dont nous parlerons plus loin ; mais la gravité de son architecture, la belle distribution de l’ensemble, l’admirable conservation de tout ce qui peut en expliquer jusqu’aux moindres détails, en font un édifice des plus importants pour l’histoire de l’art et pour l’étude des usages auxquels il fut consacré.

D’après un fragment d’inscription, trouvé dans l’enceinte de cet amphithéâtre, sa construction daterait de la seconde moitié du premier siècle de notre ère ; il suffit, au reste, de voir cet édifice, pour l’atlribuer à la plus belle époque de l’art chez les Romains.