Aétius

  • Encyclopédie de famille

Aétius, général romain, né à Borostore, dans la Mœsie, était fils d’un Scythe, nommé Gaudence, mort au service de l’empire. Élevé à la cour d’Alaric, auquel il avait été donné en otage, il apprit l’art de la guerre sous ce redoutable conquérant, et profita du long séjour qu’il fit chez les barbares pour prendre sur ces peuples une grande influence. En 424 il amena jusqu’à 60,000 Huns en Italie pour soutenir les prétentions de Jean contre les descendants de Théodose. Jean ayant succombé, Aétius vint faire sa soumission à Placidie, mère et tutrice de Valentinien III, qui gouvernait l’Occident. Elle lui donna le commandement de l’Italie et de la Gaule, et confia à Boniface le gouvernement de l’Afrique. Poussé par Aétius, Boniface leva l’étendard de la révolte ; et tandis que celui-ci, repentant, faisait de vains efforts pour disputer l’Afrique aux Vandales, Aétius affermissait son pouvoir dans les Gaules par des victoires sur les Francs et les Bourguignons. Placidie ayant accordé de nouvelles dignités à Boniface, Aétius passa les Alpes, attaqua Boniface, et fut vaincu ; mais il blessa de sa main son rival, qui mourut peu de temps après. Placidie voulut en vain venger la mort de son lieutenant ; Aétius revint, à la tête de 60,000 barbares, exiger son pardon. Lorsqu’une armée innombrable de Huns passa le Rhin, près de Strasbourg, sous la conduite d’Attila, Aétius fut assez habile pour réunir contre se» anciens alliés tous les peuples de race germanique établis dans les Gaules. La marche d’Attila fut si rapide qu’Aétius ne put empêcher la plupart des villes de la Gaule Belgique d’être dévastées et livrées aux flammes. Le roi des Huns était même sur le point de s’emparer d’Orléans, lorsque Aétius parut à la tête des Visigoths, des Francs, des Bourguignons, des milices armoricaines, et de quelques misérables cohortes romaines qu’il avait tirées d’Italie. Les Huns, surpris, abandonnèrent leur proie, mais Aétius les poursuivit vivement ; il les atteignit dans les champs Catalauniques, entre Châlons-sur-Marne et Méry-sur-Seine. Ce fut là que, vers la fin de l’année 451, se livra la bataille mémorable dont le succès sauva la Gaule, et prolongea de quelques années la durée de l’empire Romain. Attila évacua les Gaules ; mais ce fût pour aller ravager l’Italie. Tant qu’il eut a craindre le roi des Huns, Valentinien III flatta bassement le vainqueur de Châlons ; mais en 453, Attila étant mort dans l’ivresse d’un festin, son empire s’écroula avec lui, et le lâche empereur ne songea plus qu’à se débarrasser d’un homme dont il ne croyait plus avoir besoin. Il fit venir Aétius au palais, s’arma pour la première fois de sa vie d’une épée et en frappa celui qui avait sauvé l’empire. Ses eunuques et ses courtisans achevèrent le héros. Quelques mois après, Valentinien III expia son crime en tombant sous les coups de Petronius Maximus».