Acacia

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  • Bory de St. Vincent
  • Encyclopédie moderne

Acacia. Comme les noms vulgaires ne désignent pas toujours les objets qui portent scientifiquement les mêmes noms, l’arbre ordinairement appelé acacia n’est pas celui que les botanistes appellent ainsi. L’acacia des botanistes est un genre formé aux dépens de celui des mimeuses, de Linné ; la multitude des espèces assez disparates que celui-ci renfermait a suffisamment motivé la division qu’on en a faite. Il sera question plus tard de ces mimeuses, qui méritent qu’on les distingue dans les forêts des pays chauds, par l’utilité qu’on relire de plusieurs d’entre elles.

L’acacia des gens du monde est fort différent ; il appartient au genre robinier (robinia). Quoique ce nom de robinier ne soit pas aussi distingué que celui d’acacia, il doit être préféré, puisqu’il est celui de Jean Robin, professeur de botanique à Paris, au commencement du dix-septième siècle, et auquel on doit l’introduction en Europe d’un arbre qui fait l’ornement de nos promenades et de nos massifs de verdure, d’un arbre dont les fleurs répandent un parfum si doux, dont les feuilles sont une excellente nourriture pour les animaux domestiques, dont le bois n’est pas sans utilité, et qui réussit dans les mauvais terrains qui semblent repousser toute autre végétation.

Le premier pied d’acacia ou plutôt de robinier qui parvint en Europe fut planté à Bruxelles, dans le jardin de l’archiduc, qui fait maintenant partie de l’établissement scientifique créé par le laborieux Dekin. Cet arbre y existe encore ; la foudre l’a cependant plusieurs fois frappé. Il est énorme, au moins par rapport à tous les rejetons qui sont sortis de lui, et qui se sont répandus si promptement dans toute l’Europe. Cet Adam des robiniers est originaire de l’Amérique septentrionale, ainsi que les robiniers roses et visqueux, connus également sous le nom impropre d’acacia.

L’arbre désigné dans certains mystères sous le nom d’acacia ne peut donc être le robinier, car ces mystères, antérieurs à la découverte du nouveau monde, n’en ont rien emprunté. Leur symbole vient des acacias qu’on trouve dans le Levant. C’est probablement le gommier, sorte de mimeuse, qui est le véritable acacia de la franc-maçonnerie.