Cacophonie

  • Littérature
  • Em. Dupaty.
  • Encyclopédie moderne

Cacophonie. C’est ainsi que l’on exprime le choc désagréable des syllabes qui se heurtent avec rudesse dans le discours, et produisent un son dura l’oreille. Il y a cacophonie dans la rencontre de toutes les syllabes semblables ; il faut, par conséquent, éviter de dire : Le roc occidental, ô homme ! son son, etc. La cacophonie dans la moindre partie d’une phrase en détruit toute l’harmonie ; elle est désagréable dans la prose et intolérable dans les vers. Cette expression, qui s’applique plus particulièrement à l’incohérence des sons, s’applique par extension à l’incohérence des idées ; on dit d’un discours sans suite et sans liaison : C’est une véritable cacophonie. La cacophonie dans les idées est plus fréquente aujourd’hui que dans les mots : une foule d’écrits sont une suite de cacophonies de phrases vides et prétentieuses, qui choquent la raison encore plus que la cacophonie des sons ne choque l’oreille.

On appelle aussi cacophonie les sons que produisent les voix et les instruments qui chantent et jouent sans être d’accord, et, par extension, le bruit confus et inintelligible que produisent les voix d’un certain nombre de personnes qui parlent ou crient toutes à la fois sans qu’on puisse distinguer leurs paroles. Les conversations dans les salons et les discussions dans les grandes assemblées dégénèrent souvent en cacophonies, sous le double rapport des sons et des idées.